Dans les conversations des enfants; par des collectes de denrées; et très concrètement en accueillant un enfant venu d'Ukraine: la guerre impacte la vie des établissements haut-savoyards. Illustration avec l'enseignement catholique.
"D'ordinaire, les enfants parlent plus de leurs sorties ou de leurs jeux vidéo que de l'actualité" raconte Magalie Picot, enseignante au collège des Cordeliers de Seynod. Mais au retour des vacances de février, un événement plus grave s'est invité à l'école: "Quelques enfants de primaire ont raconté avoir été choqués par des images, vues à la télévision. Des images relatives au conflit en Ukraine. Ils n'osaient pas parler de leur peur à leurs parents. Les enseignants les y ont incités".
Dans les établissements catholiques, habitués à porter des projets de solidarité, des jeunes se sont très vite mobilisés. Par exemple à Seynod, Chamonix et Cluses. "Les collégiens et lycéens qui viennent trier les denrées se soucient de la vie des ukrainiens. Ils posent des questions" témoigne Sandy Gonzales, adjointe en pastorale à Cluses. "Que ce soit faire un dessin ou collecter une denrée, l'action limite le sentiment d'impuissance et de passivité. Et elle nous relie: ensemble, nous partageons les mêmes valeurs" souligne Marlène Carrier, responsable du service de psychologie de l'enseignement catholique de Haute-Savoie.
Pour certains établissements, le conflit en Ukraine a très concrètement transformé le quotidien. "Dans le bassin annécien, des papas, chasseurs alpins, ont été envoyés en Roumanie très rapidement. Les enseignants et les autres élèves portent aux enfants de militaires une attention particulière" explique Marc Héritier, directeur diocésain de l'Enseignement Catholique de Haute-Savoie.
Et au fil du temps, ce sont les enfants d'Ukraine, qui sont arrivés dans les établissements du département. Deux-cent-six enfants ukrainiens sont actuellement élèves dans des écoles, collèges et lycées haut-savoyards, dont vingt-quatre dans des établissements catholiques. Au collège Sainte-Marie de La-Roche-Sur-Foron, la classe de 5ème G accueille Cristina, qui arrive de Kiev avec sa maman. "Au début, il y a eu un peu de curiosité. Maintenant, elle a un groupe de copines, c'est une élève normale!" racontent ses camarades. A l'école et au collège de l'Assomption, à Saint-Gervais, sept enfants et jeunes ukrainiens sont venus grossir les effectifs! "On a fait de la place dans la classe. Certains parlent anglais, d'autres pas du tout. Des enseignantes de maternelle donnent des cours de français pendant la sieste des petits" raconte Valérie Bellenger, enseignante et directrice. Certains enfants sont en famille ou avec un proche. D'autres sont arrivés sans adulte, hébergés par des familles de Saint-Gervais. "Tant qu'ils sont là, on fera tout pour qu'ils soient bien" conclut Valérie Bellenger.
Chaque week-end, après avoir passé en revue l'actualité chrétienne de la semaine et détaillé l'agenda des Eglises locales, Vanessa Sansone ouvre le débat en donnant la parole aux chrétiens qui s'engagent près de chez vous. Un temps pour s'informer, réfléchir, approfondir et échanger. Diffusions en FM : samedi à 9h03 et dimanche à 17h.
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