Quand les musées lyonnais font appel aux Lyonnais pour acquérir des œuvres

Depuis lundi 16 octobre, les Lyonnais sont invités à participer à l’acquisition de « River of no return », une œuvre de la peintre Sylvie Selig, 81 ans, l’une des artistes coup de cœur de la Biennale de Lyon de 2022.

Une levée de fonds inédite pour une œuvre qui l’est encore plus. Elle n'a jamais été exposée au public et, plus étonnant encore, l’artiste elle-même ne l’a jamais vue en entier. Dépliée, la peinture fait 140 mètres de long et 2,20 mètres de hauteur.

Lorsque les dons vont augmenter, on va pouvoir découvrir les différentes parties de l’œuvre qui ont été photographiées par Sylvie Selig. Une manière de rendre ludique cette souscription publique.

Une aventure à travers l’histoire de l’art contemporain

River of no return représente l’aventure vécue par trois personnages, deux garçons et une fille, sur une rivière. Au fil de l’eau, ils vont faire la rencontre de 140 références qui racontent une partie de l’histoire de l’art contemporain.

Si les Lyonnais jouent le jeu, une exposition plus large sur l’œuvre de Sylvie Selig prendra place en mars 2024 au MAC de Lyon.

De plus en plus d’offres de souscriptions publiques

La souscription permet à un particulier de participer à l’acquisition d’une œuvre d’art.

Depuis une dizaine d’années, les musées s’y mettent. En 2012, le Musée des Beaux-Arts de Lyon devient le deuxième musée de France à lancer une souscription publique après le Louvre. Il récolte alors 80 000 euros grâce à plus 1 500 donateurs. Ce qui lui permettra alors de faire rentrer dans ses collections un tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres, L'Arétin et l'Envoyé de Charles Quint, en participant à son coût, 750 000 euros dont 670 000 financés par plusieurs clubs de mécènes.

Diversifier les sources de financement

Et si les musées doivent aujourd’hui diversifier leurs sources de financement pour l’acquisition des œuvres, c’est que leur budget propre diminue depuis plus de dix ans. Le musée des Beaux-Arts de Lyon aurait entre 200 et 300 000 euros de fonds propres pour l’année pour ces acquisitions, ce qui ne permet pas, dans la majorité des cas, d’acquérir une seule œuvre.

Le Musée des Beaux- Arts de Lyon a vite été à l’avant-garde sur ce chapitre. Il compte aujourd’hui trois grandes instances de mécénat, composées d’entreprises, de collectionneurs et de particuliers, amis du musée.

Du côté du musée d’art contemporain du MAC, le Cercle 21 a été lancé en 2019, qui s’adresse aux entreprises et donateurs soucieux de soutenir l’art contemporain.