Quatre inculpations et 91 chefs d’accusation en l’espace de six mois, c’est le lourd bilan que traîne derrière lui l’ex-président américain Donald Trump. Entre le silence d’une actrice X racheté, ou encore la tentative d’inversion du résultat de la dernière présidentielle, les affaires remettent Donald Trump à la Une des médias. Et déstabilisent la campagne de Joe Biden pour la prochaine élection.
Donal Trump enchaîne les inculpations pour différents délits et crimes, bientôt quatre années après l’élection de Joe Biden à la présidentielle américaine. Débutant fin mars 2023, les accusations sont d’abord celles d’avoir orchestré des paiements pour obtenir le silence d’une actrice X afin qu’elle taise une relation extraconjugale supposée. Au début de l’été, Donald Trump est mis en examen pour avoir conservé des documents confidentiels chez lui, pour ensuite être poursuivi pour complot à l’encontre de l’Etat américain, dans l’affaire de l’assaut du Capitole le 1er août dernier.
Une quinzaine de jours plus tard, le 14 août, la justice de l’Etat de Georgie est saisie pour tentatives présumées d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 par Donald Trump. Un combo gagnant qui permet à l’ex-président de revenir sur le devant médiatique et relance les enjeux pour la prochaine élection 2024. La rivalité déjà existante entre Joe Biden et son prédécesseur ne s’affaiblie pas.
Depuis que Donald Trump se retrouve dans le viseur de la justice, la défense est celle de la comparaison. Pour les fervents fidèles du millionnaire homme d’affaires, le parallèle est fait avec Joe Biden, et aussi son fils, Hunter Biden. Ce dernier étant accusé d’avoir déclaré ses impôts tardivement et est poursuivi pour fraude fiscale. Un rapprochement qu’Amy Porter, porte-parole du parti Democrats Abroad en France, trouve exagéré : « Il n’y a pas d’équivalence quand on sait que Trump est mis en examen quatre fois avec 91 chefs d’inculpations ».
Bien que Joe Biden soit critiqué sur sa faible prise de paroles, et notamment sur les derniers événements des incendies sur l’île de Maui, Amy Porter tiens à rappeler qu’il est selon elle « le président le plus productif de ces 50 dernières années », de part différentes avancées : « les niveaux de chômage sont bas, les salaires ont augmenté, l’inflation a baissé. Biden a beaucoup de raisons de se venter et c’est ce qu’il fait ».
Du côté des démocrates, ces annonces qui se multiplient ne les rassurent pas. La joie et la satisfaction ne sont pas les maîtres mots, au contraire. Amy Porter, nous parle de « honte » pour qualifier les sentiments de son parti à l’égard de l’ex-président américain Donald Trump. Après ce schéma répété d’activités criminelles, Donald Trump aurait, pour la porte-parole, « voler une élection, il a sapé notre démocratie, renversé la volonté des électeurs de l’Etat. » Le fait qu’il soit inculpé conforte Amy Porter et les démocrates dans leurs pensées : « Cela réaffirme notre conviction qu’en Amérique personne, pas même un président est au-dessus de la loi ».
Ces accusations sont notamment l’occasion pour les démocrates de remettre en cause le système d’élections actuel des Etats-Unis : « c’est ce système des grands électeurs qui a fait qu’il a été élu. Hillary Clinton a eu 3 millions de vote de plus, il n’aurait jamais dû être président », affirme la porte-parole qui juge ces moyens d’élire « archaïques ».
La médiatisation de ces affaires met Donald Trump sur le devant de la scène. Pour Amy Porter, « il consomme l’énergie médiatique, mais ça s’atténuera peut-être après son jugement ». En parallèle, la campagne des démocrates mise sur la même coalition politique qu’en 2020, à savoir récupérer 8 à 10% des républicains, mais aussi sur la jeunesse. « 8 millions de jeunes auront 18 ans d’ici 2024 et 3⁄4 des jeunes votent démocrates. On compte beaucoup sur ce vote des 18-30 ans », confie la porte-parole.
La prochaine élection présidentielle américaine qui doit se tenir le 5 novembre 2024. Huit candidats sont déjà en lice, parmi eux, Donald Trump et Joe Biden.
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