
Il y a trois mois, la ville de Valence était dévastée par des inondations brutales et extrêmes, puis enregistrait un pic de chaleur lundi 27 janvier, avec une température de 26,9°C. Pour analyser ces changements climatiques extrêmes, Louis Daufresne et Pierre-Hugues Dubois accueillent Matthieu Glachant, professeur d'économie à l'écoles des Mines, auteur de Survivre à la chaleur, adaptons-nous (Odile Jacob).
Les températures anormales enregistrées lundi à Valence visent à devenir une norme. En effet, elles sont les conséquences du réchauffement climatique, qui tend à s'intensifier.
Matthieu Glachant, ingénieur, explique que le réchauffement climatique est un phénomène en partie naturel. La Terre reçoit sa chaleur des rayons lumineux du Soleil. Ces rayons sont capturés par les gaz à effet de serre (GES) qui se trouvent dans l’atmosphère. C’est ce qu’on appelle le phénomène “effet de serre”. Si ce phénomène est aujourd’hui problématique, c’est à cause de la quantité supplémentaire de GES que l’homme produit.
L'invité analyse deux comportements face à ce réchauffement. Le premier est l’atténuation, qui vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. “Le sens de la politique d’atténuation qu'à la France c’est parce qu’elle s’inscrit dans un mouvement international.” De nombreux pays d’Europe sont engagés dans cette politique. Le deuxième comportement est l’adaptation. “De nombreuses stratégies d’adaptation découlent d’initiatives individuelles. Fermer ses volets quand il fait chaud, c’est déjà de l’adaptation.”
Fermer ses volets quand il fait chaud, c’est déjà de l’adaptation.
Les émissions de GES sont liées aux modes de vie des pays : aux États-Unis, Donald Trump a une économie permise par les énergies fossiles. Pour le professeur d'économie, le président américain ne nie pas le réchauffement climatique, mais le minimise, en faisant passer l’économie de son pays avant le reste. “Il n’est pas dans le climatoscepticisme frontal, il est dans la minoration de ses effets. Une grande partie des Américains jugent que le pouvoir d’achat est une question plus importante que l’atténuation”
Matthieu Glachant précise que le réchauffement climatique risque d’augmenter les risques de décès causés par de fortes chaleurs. “On estime aujourd’hui que 100 000 personnes par an meurent des extrêmes chaleurs causées par le réchauffement climatique.” Ces décès se substituent aux morts causées par les grands froids. Pour pallier ce problème, beaucoup allument leur climatisation, comportement coûteux en énergie.
100 000 personnes par an meurent des extrêmes chaleurs.
Outre l'augmentation des décès, ce réchauffement global cause de nombreuses anomalies météorologiques. Les inondations en Ille-et-Vilaine sont en partie dues à ce dérèglement, car la météo (temps qu'il fait à un certain endroit à un certain moment) est corrélée au climat (ensemble des conditions météorologiques à la surface du globe). Matthieu Glachant estime que les périodes de pluies seront plus intenses, et feront suite à des étés plus torrides. “On aura de la sécheresse l’été et des inondations l’hiver”
Chaque jour, Louis Daufresne apporte convivialité et regard positif, dans un esprit critique, sur l'actualité au sens large, en compagnie d'une personnalité reconnue et issue du monde intellectuel, religieux, etc.
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