En moyenne 100mm d’eau sont tombés sur la Haute-Loire au cours de la semaine dernière. Cet épisode pluvieux s’est conclu par d’intenses averses voire de la neige en altitude vendredi et samedi. Comment la nature s’adapte à ce phénomène ?
Depuis le début de l’année, la nappe phréatique de Chaspuzac, où se trouve l'un des points de relevé en Haute-Loire, a gagné environ 2 mètres d’eau. Cela s’explique notamment par « la neige et plusieurs épisodes pluvieux pas très violents » des derniers mois, selon Philippe Cathonnet, le président de la Commission locale de l’eau du SAGE Loire amont. En effet, les précipitations à cette période de l’année sont les bienvenues car c’est le moment où les nappes sont censées se remplir.
Les importantes précipitations du week-end dernier ont laissé sur leur passage un surplus d’eau qui stagne et ruisselle. Philippe Cathonnet explique : « c’est la neige qui permet de recharger les nappes souterraines parce qu’elle s’infiltre doucement dans la terre. Elle a le temps de mouiller correctement la terre, de rentrer dans les failles. Une pluie importante coule sur le sol, elle s’infiltre très peu. » Quand les précipitations sont intenses, le sol se gorge d’eau. Arrivé un certain niveau, il ne peut plus éponger.
Ces grandes quantités d’eau ont un effet sur la faune et la flore locale, notamment quand leur habitat naturel n’est pas aquatique. Selon le naturaliste Michel Soupet, pas de quoi s’inquiéter pour les plantes « qui en ont vu d’autres ». Depuis les quelques millions d’années qu’elles sont là, elle ont acquis une grande capacité d’adaptation, « Ça peut arriver qu’elles s’arrachent. Mais dans l’eau si elles ont leurs racines, elles sont tranquilles. Elles flottent et vont s’implanter ailleurs. »
De la même manière, tous les animaux savent instinctivement nager « puis ils le sentent arriver », ajoute Michel Soupet. Les blaireaux ont des terriers grands et complexes qu’ils doivent déserter s’ils sont inondés. Même si leur habitat est détruit, ils iront le construire ailleurs.
Certaines espèces ont un besoin vital de cette eau qui stagne et ruisselle, comme les grenouilles. « Les batraciens se reproduisent dans l’eau. C’est la grande migration en fin février-début mars : ils retournent dans la mare où ils sont nés. Et si elle est sèche, ça pose problème. Ils ont besoin de mares temporaires. » Michel Soupet se réjouit pour les grenouilles de voir cette eau arriver ces derniers jours.
Malgré ces précipitations, selon Philippe Cathonnet, les nappes phréatiques du département ne sont pas, à ce jour, pleines.
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