Ce Jeudi Saint débute le Triduum pascal. Trois jours pour monter vers la fête de Pâques. A cette occasion, RCF a installé son studio, chez les sœurs bénédictines de Saint-Thierry, sur une colline située à une dizaine de kilomètres au nord de Reims. Mère Fabienne est la prieure de ce monastère. Elle était l’invitée de la matinale.
Dans ce monastère de Saint-Thierry du VIe siècle, une vingtaine de religieuses bénédictines prient jour et nuit. Toutes font partie de la congrégation de Sainte-Bathilde et suivent la règle de Saint-Benoît, fondateur de l'ordre des Bénédictins.
Arrivée il y a presque 40 ans, en 1985, Mère Fabienne est la prieure de ce monastère. Elle a été élue en 2000. Depuis 23 ans, elle a pour fonction de veiller sur toute la communauté religieuse, comme une sœur aînée, et de s'assurer que l'observance est respectée de toutes.
Perché sur une petite colline, le monastère de Saint-Thierry est situé tout près des Ardennes, lieu où les Français et les Allemands combattaient sur le front pendant la Première Guerre mondiale de 14-18. "Quand je suis arrivée, il y avait encore les tranchées. Cela nous marque beaucoup", témoigne Mère Fabienne.
Pour moi, c'est rejoindre toutes ces générations qui se sont heurtées, mais qui ont voulu construire la paix.
Cet ancien terrain de combats marque un bout de son histoire familiale. "Mes grands-pères étaient ici pendant la guerre de 14-18. Pour moi, c'est rejoindre toutes ces générations qui se sont heurtées, mais qui ont voulu construire la paix", confie-t-elle. Chaque soir, elle s’octroie un moment pour prier pour tous ces soldats qui ont traversé, dans la difficulté, les hivers. "Ici, on voit bien, quand on est en hiver et qu'il fait gris, ce n'est pas drôle, la Champagne", admet la prieure.
Tous les soirs, après les vêpres, les sœurs bénédictines prennent quelques minutes de silence pour prier pour la paix, en particulier pour les conflits en Ukraine, en Israël et en Arménie. "Cela fait deux ans que l’on a commencé, après le début de la guerre en Ukraine et je me suis dit : "Mais jusqu'à quand on va faire cela ?"", déplore Mère Fabienne. Et la sœur de se faire cette réflexion : "notre petite fidélité de ce temps long de la guerre, c'est de prier tous les soirs pour la paix et d'être des artisans de paix", songe-t-elle.
Pendant trois jours, jusqu’à la résurrection du Christ, les auditeurs de RCF vont vivre, ce Triduum pascal, en immersion avec les sœurs bénédictines de Saint-Thierry. Pour la Mère Fabienne, ouvrir les portes de son monastère, lui permet, de montrer que la montée vers Pâques ne se résume pas uniquement au Triduum et aux célébrations du Vendredi saint ou de la Vigile pascale. "Ce ne sont pas seulement les offices du matin, du midi, du soir qui vont être colorés par la liturgie, mais c'est vraiment toute la vie", se réjouit-t-elle.
Dans cette grande période chrétienne, la cuisine et la préparation des lieux pour les cérémonies sont prises dans cette liturgie chrétienne. "J’ai envie de partager, que l'on soit chez soi, au travail, à l’école avec les enfants, comment faire de toute sa journée, une préparation à Pâques, car rien n'est étranger à la vie de Dieu", assure Mère Fabienne.
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