Il y a 100 ans, au cours des Jeux olympiques de Paris 1924, l’athlète Eric Liddell entrait dans l’Histoire du sport, en remportant l’or aux 400 mètres. Mais cet évènement n’est qu’une partie de son destin hors du commun, dans lequel sa foi protestante tient une part très importante. A quelques mois des JO de Paris 2024, découvrez son histoire.
Outre-manche, le champion olympique écossais Eric Liddell est toujours cité comme un modèle par de nombreux athlètes, cent ans après son exploit. En France, son nom semble tombé aux oubliettes, pourtant c’est ici, à Paris, que son mythe s’est construit lors des JO 1924. Cette année-là, il remporte le 400 mètres et bat même le record du monde, en déjouant les pronostics. Car rien ne prédestinait cet Ecossais, né en Chine en 1902, à remporter cette épreuve.
Il faut dire qu’avant de devenir un grand coureur, c’est en rugby à XV qu’Eric Liddell excelle. Sport qu’il commence dès son retour en Grande-Bretagne, à l’âge de 5 ans. Rapidement, il devient capitaine de son école dans la périphérie de Londres, puis passe au niveau international, en jouant sept fois sous les couleurs écossaises, et lors du tournoi des Cinq Nations en 1922 et 1923.
Egalement friand d’athlétisme, sa vitesse est rapidement remarquée par l'équipe de Grande-Bretagne. En vue des Jeux olympiques de 1924, il s’entraîne donc pour son épreuve de prédilection : le 100 mètres. Mais les premières séries sont fixées le dimanche, et Eric Liddell refuse d’y participer, par conviction religieuse.
Qu’importe, il courra le 200 mètres pour lequel il s’est aussi entraîné et pour le 400 mètres. Il récolte le bronze à la première épreuve, et termine premier de la seconde, contre toute attente. Avec un temps de 47’’6 secondes, il pulvérise son temps personnel et bat le record du monde par la même occasion !
Fervent protestant, l’histoire raconte qu’à la fin de la course, ce fils de missionnaire aurait alors fait le tour de la piste en brandissant un bout de papier sur lequel était inscrit ce verset de la Bible : « car j’honorerai celui qui m’honore ».
Dieu m’a fait pour aller vite. Quand je cours, je ressens son plaisir !
Sa foi guide toute sa vie. A ce propos, on lui prête souvent cette phrase : « Dieu m’a fait pour aller vite. Quand je cours, je ressens son plaisir ! ». Une phrase dite par son personnage dans le film « Les chariots de feu », qui relate son histoire et celle d’Harold Abrahams (champion olympique la même année que lui).
En 1925, il fait une croix sur sa carrière de sportif et retourne dans sa ville natale, à Tianjin, dans le nord de la Chine. Marchant dans les traces de son père missionnaire, il part y prêcher la bonne parole. Là-bas, il s’investit pour faire avancer l’éducation et la pratique du sport. Il aurait notamment participé à la construction du stade Minyuan.
En 1932, il devient pasteur et se marie en 1934. Mais sa vie bascule pendant la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945). Comme de nombreux étrangers, il est emprisonné dans un camp en 1943. Mais même dans cette situation difficile, la légende raconte qu’il garde espoir. Il aurait communiqué son optimisme aux enfants du camp en leur faisant découvrir le football.
En 1945, son destin prend tragiquement fin. Il meurt d’une tumeur au cerveau, provoquant une vive émotion en Ecosse, où il est toujours considéré comme un héros cent ans plus tard. Dans la communauté protestante, il reste un modèle. Preuve en est avec la campagne vidéo de la Fédération protestante de France pour les Jeux de Paris 2024, dans laquelle il apparaît dès le début.
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