Plus d’un mois après la publication du rapport de la CIASE, l’Académie catholique avait publié un texte de 15 pages remettant en cause le travail de la commission indépendante d’enquête sur les abus sexuels au sein de l’Eglise. Son président, Jean-Marc Sauvé, a adressé mercredi 9 février dernier une réponse. Sans appel.
"Les nombres choquent l’Académie catholique au point de susciter de sa part un déni complet". Le ton est donné. Dans sa réponse au texte de 15 pages publié en novembre dernier par l’Académie catholique, remettant notamment en cause le caractère "systémique" des abus sexuels tel qu’il avait été présenté par la CIASE dans son rapport, le président de la commission indépendante d’enquête sur les abus sexuels au sein de l’Eglise, Jean-Marc Sauvé, s’appuie une nouvelle fois sur l’expertise de plusieurs spécialistes.
Parmi eux, un collectif de statisticiens de l’Insee, mais aussi François Héran, professeur au Collège de France. Tous concluent une nouvelle fois au sérieux de l’enquête énorme menée par la CIASE durant plusieurs mois. Pour le président de la CIASE, la critique de l’Académie catholique est d’un autre ordre. "Elle n’accepte pas que l’Eglise catholique ait confié à des laïcs croyants ou non, à des personnes autres que des clercs, le soin d’éclairer le sujet de la pédocriminalité en son sein" lance-t-il notamment.
Pour Jean-Marc Sauvé, le plus important restent les victimes. "Là où la CIASE entend partir des victimes pour revenir à elles, l’Académie catholique ne prête pas la moindre oreille à leur cri hormis quelques phrases compassionnelles" ajoute-t-il. Dans sa réponse à l’Académie catholique, le président de la CIASE conclut finalement que "l’Académie catholique critique moins la CIASE et son rapport qu’elle ne manifeste son indifférence aux victimes. Ce sujet ne l’intéresse pas. Seul compte à ses yeux une certaine idée de la protection de l’Eglise catholique".
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