Invité de Parole d’Église sur RCF Jerico Moselle, Mgr. Jean-Pierre Vuillemin est revenu sur le rapport Sauvé. L'administrateur apostolique du Diocèse de Metz, qui participait à Lourdes à la conférence des évêques de France, parle notamment du devoir de justice et de réparation de l’Église envers les victimes.
Publié en octobre dernier après près de deux années et demi de travaux, le rapport Sauvé a livré un constat effroyable. L'enquête a révélé que près de 330.000 personnes ont été victimes de pédocriminalité dans l’Église française depuis 1950. Une fois ce terrible constat effectué, il fallait apporter des solutions pour rendre justice aux victimes.
Réunis à Lourdes du 2 au 8 novembre 2021, les évêques de France ont reconnu "la responsabilité institutionnelle" de l’Église dans les agressions sexuelles mises au jour par le récent rapport Sauvé. L'Église a également reconnu la "dimension systémique" de ces crimes, comme le confiait Mgr. Jean-Pierre Vuillemin sur nos antennes.
Outre la reconnaissance de ces crimes, la responsabilité de l’Église est de chercher des solutions et de les mettre en œuvre pour rendre justice aux victimes de violences sexuelles. Après plusieurs années de travail sur ce sujet, les évêques de France veulent passer des paroles aux actes. Tous les diocèses sont d'abord invités à recenser tous leurs biens mobiliers et immobiliers, dans le but d'effectuer un premier dédommagement financier aux victimes, via un fond de dotation.
Il a également été convenu de faire de la prévention en écoutant et en accompagnant les victimes. La commission doctrinale indépendante aura à sa charge l'analyse de certains thèmes comme l'épineuse question du secret de la confession. Mais selon Mgr. Jean-Pierre Vuillemin, il faudra davantage que cette problématique pour s'attaquer à la racine du problème...
C’est le but des commissions qui ont été constituées avec différents évêques, et qui présenteront de nouvelles propositions lors de la prochaine rencontre plénière au printemps 2022. Pour prendre conscience de l’ampleur et de la gravité de ces abus, il encourage d’ailleurs tous ceux qui le peuvent à lire ce rapport qui est accessible gratuitement sur le site de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l'Église.
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