Après les attentats de 2015, l’association d’éducation populaire Coexister est partie à la chasse aux préjugés sur les religions. Au cours d’ateliers dans une centaine d’établissements scolaires du collège au BTS, Marie Houdelette a collecté les mots qui reviennent le plus souvent dans les représentations des trois religions monothéistes. La déléguée nationale à la sensibilisation commente les résultats de l’enquête.
Première conclusion: sur les différents mots-clés associés aux religions, les dix premiers sont positifs. Pour Marie Houdelette, ce constat est en partie dû à un désir de s’informer et une curiosité accrue des jeunes envers le fait religieux. 'Il y a une ouverture et une curiosité, justifie-t-elle. Les jeunes cherchent à comprendre et tiennent ainsi un discours différent par rapport à ce que l’on peut entendre de la part des médias ou d’hommes politiques'.
Mais les préjugés ont la peau dure. Juste derrière ce classement favorable, les mots à connotation négatives reviennent de manière constante: 'radin' pour qualifier le judaïsme, 'coincé' pour le christianisme, et 'terroriste' pour l’islam. 'Ce ne sont pas des mots anodins', analyse Marie Houdelette.
Bien que la plupart des élèves interrogés soit issue d’établissements privés catholiques, Marie Houdelette défend que 'les résultats sont assez similaires avec ceux du public'. Aussi pour elle, le regard des élèves entre eux sur la question religieuse n’est pas forcément facilitée dans un cadre a priori porteur.'La question de l’altérité n’est pas toujours simple', explique-t-elle.
Autre point étonnant que révèle l'enquête: les clichés utilisés par des jeunes croyants pour décrire leur propre religion. 'Certains agissent ainsi à cause du climat ambiant qui leur renvoie une image d'eux-mêmes préoccupante.' Coexister travaille alors à faire comprendre la laïcité dans ses actions de sensibilisation et de cohabitation au sein 'd'activités interconvictionnelles'.
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