Rémy, 74 ans, en plein Vendée Globe sur Virtual Regatta
Ils sont quelques 710 000 à se mesurer à l'Everest des mers... depuis leur chaise de bureau ou leur canapé via l'application de Simulation Virtual Regatta. Parmi ces skippers virtuels, Rémy, professeur retraité et passionné de courses à la voile s'est embarqué pour son deuxième Vendée Globe virtuel depuis le bureau de sa maison à Bohars, à côté de Brest.
Voilà la cabine de bord de Rémy Riou. Ou plutôt "Rems29" son pseudo sur Virtual Regatta. Son bureau, tapissé d'affiches du Vendée Globe, de photos et de dédicaces de skippers d'Armel le Cléac'h à Manuel Cousin. Il s'agit de son deuxième Vendée Globe virtuel. Le premier c'était il y a quatre ans, suite à un défi lancé par son fils. Et on peut dire que le retraité y a pris goût. Face à deux écrans, Rémy Riou ajuste les voiles de son Imoca virtuel, modifie sa trajectoire pour prendre les bons vents, et bien sûr jette un coup d'oeil au classement. "Je suis 1 321ème sur environ 710 000 bateaux, j'ai gagné 200 places depuis tout à l'heure. J'ai pris les bonnes options au bon moment", sourit le septuagénaire qui guide son bateau dans l'Océan Atlantique. Sur Virtual Regatta, on est au plus près d'une vraie course, avec une jauge d'énergie sur l'écran qui baisse si le skipper virtuel réalise une manoeuvre physique, les vents qui changent en temps réels, et le risque de s'engluer dans une zone sans aucun vent. Pour ajuster sa stratégie, Rémy s'aide d'un routeur. "Là, par exemple, le routeur va me faire passer par le sud, sud-Est, pour éviter une zone de molle, c'est-à-dire une zone de non-vent. " Son doigt glisse sur une ligne de points. "Là je sais la route qui m'attends jusqu'au cap de Bonne Espérance. Sur chaque point je sais à quelle vitesse je vais aller, quel cap il faut que j'utilise", précise Rémy.
Skipper virtuel mais aussi coach des "Cœur de Breizh"
Le septuagénaire passe "quatre à cinq heures par jour" sur le Vendée Globe. Mais Rémy n'a pas que l'Everest des Mers à gérer, il participe aussi à deux autres courses sur "VR", et il est également coach d'une équipe: les "Cœur de Breizh". "Sur le Vendée Globe, on est 45 de l'équipe. On a jamais atteint une telle participation" se réjouit-il. Des passionnés, comme lui, venant du Finistère, en majorité, mais aussi de plus loin, Paris, Nîmes, voire Londres! Avec quelques jolies places au classement. "Le mieux classé [de l'équipe] est 636ème, il est à côté du sixième mondial!" Et pour s'échanger des bons plans sur les stratégies à adopter, les membres de l'équipe se donnent rendez-vous sur Discord, forum de discussion. "Là par exemple c'est la stratégie dite "du toboggan, parce que c'est un vrai toboggan jusqu'au Cap de Bonne Espérance" sourit Rémy.
"Si je suis dans les 5000 premiers à l'arrivée, je serai très très content!"
Un trajet plutôt sans encombre qui se dessine donc jusqu'à la pointe sud de l'Afrique, en revanche ça risque de se corser pour la suite. "On va arriver sur les 40ème rugissants et les 50ème hurlants, les dépressions vont se succéder les unes après les autres. Alors, nous, virtuellement, ça ne nous pose pas trop de souci, mais pour les vrais, oui, ça va être des conditions très difficiles et notamment pour les bateaux de dernière génération qui sont des bateaux très difficiles à conduire." Même assis confortablement dans sa chaise de bureau, ce sont donc de beaux défis qui se profilent pour Rémy et les "Cœur de Breizh". Sans trop de pression tout de même. "Si je suis dans les 5000 premiers à l'arrivée, je serai très très content!" rit-il.
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