Le pape François s’est entretenu lundi 12 Février 2024 avec le nouveau président argentin, Javier Milei. La rencontre a duré une heure et dix minutes. Une audience détendue, inhabituellement longue. C’est la première visite officielle à Rome du président élu fin novembre dernier.
Le pape François s’est entretenu lundi 12 Février 2024 avec le nouveau président argentin Javier Milei. La rencontre a duré une heure et dix minutes. Une audience détendue, inhabituellement longue. C’est la première visite officielle à Rome du président élu fin novembre dernier.
Lors de l'audience accordée par le pape François, le président argentin a donné au souverain pontife des gâteaux à la confiture de lait, ses pâtisseries préférées et des biscuits au citron. Quant au pape, il lui a présenté les documents de sa papauté et un médaillon. C’est la première visite officielle à Rome du président élu fin novembre dernier. Javier Milei, qui pendant la campagne présidentielle, n’avait pas été tendre avec le pape François. Il l’avait traité de "personnage néfaste", "d'imbécile qui promeut le communisme" ou de "représentant du Malin" sur Terre. Pour Jean Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits, ce revirement de posture démontre que les deux hommes avaient des choses à se dire.
Javier Milei est le président argentin qui a été le mieux élu au cours des 20 dernières années. Son élection a été un raz-de-marée en Argentine, notamment chez les plus jeunes. Cela lui donne une légitimité lorsqu'il va voir le pape.
"Il représente l'Argentine, qui est le pays du pape", explique Jean Baptiste Noé. "Il représente aussi un espoir pour les gens qui ont voté pour lui. On verra si il est capable de répondre aux attentes de la population mais en attendant il a pour lui cette légitimité qui fait qu'il est intéressant pour le pape comme chef d'État d'Argentin.”
Le pape et le président argentin ont évoqué le programme au pas de charge du nouveau gouvernement pour lutter contre la crise économique. Javier Milei entend refaire de l'Argentine "une puissance mondiale" à coup de dérégulation et privatisations. Et si tout semble opposer les deux hommes, il semblerait avoir des points de convergence. Pour Jean Baptiste Noé, “c’est un peu l’eau d’un côté et le feu de l’autre”. Malgré tout, l'historien veut croire qu’il y ait des points communs entre les deux hommes.
“Le président argentin est un farouche opposant à l'avortement. Il a annoncé qu'il voulait supprimer la possibilité d'avorter, ou du moins la réduire fortement. Ce positionnement rejoint certains propos du pape.” Par ailleurs, l’Argentine est dans une situation sociale dramatique. "Un Argentin sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. C'est énorme pour un pays qui était un des pays les plus riches d'Amérique latine il y a encore 30 ou 40 ans. Javier Milei affiche sa volonté de réduire la pauvreté. Là aussi cela rejoint les préoccupations du pape." On peut dire qu'ils partent de points différents, mais qu’ils veulent plus ou moins arriver au même endroit. C’est un élément dans la discussion qui peut leur permettre de s'entendre.”
Dans ce contexte d’immense pauvreté et d’inflation galopante qui frappe l'Argentine, le nouveau président considère le pape comme un atout. "Il peut être un soutien intéressant pour Javier Milei, analyse Jean Baptiste Noé "car il est en lien avec le tissu associatif de l’Eglise et de toutes les actions caritatives qui se font en Argentine.” Le pape, qui n’est pas retourné en Argentine depuis son élection il y a 10 ans, caresse l’ espoir de se rendre prochainement dans son pays. Pour Jean Baptiste Noé,
ce serait un beau symbole ! Cela démontrerait que les Argentins, malgré leurs oppositions politiques, peuvent se retrouver sur l'essentiel et que ce qui les unit, c'est aussi la religion chrétienne.
Le président argentin a assisté dimanche 11 Février 2024 en la basilique Saint-Pierre à la canonisation de la première sainte argentine, connue sous le nom de « Mama Antula ». Un événement qui a inspiré un éditorialiste argentin. Il voit dans la réconciliation entre Javier Milei et le Pape le troisième miracle de la nouvelle sainte.
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