Le gouvernement fait son grand retour à l’Élysée. Cinq mois après la réforme des retraites, et deux mois après les émeutes en France, c’est dans un contexte particulier qu’Emmanuel Macron fait sa rentrée. Entre loi sur l’immigration, euthanasie ou réchauffement climatique, l’exécutif est très attendu sur les grands projets des prochains mois.
C’est la rentrée sur les bancs de l’Élysée. En cette fin de mois d’août, le gouvernement est déjà très attendu sur les différents projets qui animeront les prochains mois. Un retour de vacances qui s’annonce « difficile » pour l'exécutif selon Luc Rouban, politologue, et directeur de recherche au CNRS à Science po Paris : « on sort d’une série de conflits extrêmement violents. Le paysage politique est très tumultueux et très divisé ».
Pour mener ses projets à bien, Emmanuel Macron tente une stratégie pour le moins remise en question. L’enjeu de cette stratégie : créer une alliance avec le parti Les Républicains, tout en éloignant La France Insoumise et le Rassemblement National. Pour Luc Rouban, c’est un choix problématique : « LFI et le RN représentent pratiquement la moitié de l’électorat de France. C’est un projet difficile à mettre en œuvre ».
Ce recentrement intervient dans un contexte particulier. « Il [le président français] cherche un second souffle à son Macronisme, celui de 2017 a disparu » explique le directeur de recherche au CNRS. Deux solutions s'offrent à Emmanuel Macron, soit le rapprochement avec Les Républicains, soit le recentrement. La seconde questionne Luc Rouban : « est-ce que l’électorat anciennement socialiste qui a voté pour lui en 2017 sera encore présent ? Personnellement, j’en doute beaucoup ».
Parmi les enjeux surveillés de près par les Français, les questions de l’immigration, de la fin de vie ou encore du climat restent présentes dans le débat. Dans un contexte compliqué, les vacances politiques auraient pu apaiser les choses. Mais avec l’été caniculaire que la France connaît, le compte est loin selon le directeur de recherche au CNRS : « On a eu une démonstration éclatante de tous les enjeux économiques et sociaux que cela implique. Qui va payer la transition écologique ? C’est un projet d’une grande ambition mais qui va coûter certainement plusieurs dizaines voire une centaine de milliards d’euros à terme ».
Prévue pour l’automne 2023, la loi immigration continue de créer des désaccords. En s’engageant auprès des Républicains, Emmanuel Macron se positionne face au Rassemblement National et ses propositions restrictives. Selon Luc Rouban, cette prise de décision risque au président de lui faire perdre une partie de son électorat : « Parmi ses électeurs, il y a un assez grand libéralisme culturel, certains sont diplômés, ouverts sur le plan culturel. Ils risquent de ne pas apprécier cette droitisation ».
Autre sujet très débattu, celui de la fin de vie. Cet enjeu complexe et délicat soulève de nombreuses questions « religieuses, morales, de convictions personnelles », détaille Luc Rouban. Pour autant, la demande de mise en application est présente : « On a une attente importante d’amélioration des normes. C’est un débat très controversé, qui ne s'inscrira pas dans un clivage gauche/droite, mais s’étend au-delà », complète-t-il.
Au cœur de ces enjeux, des problèmes de fond comme ceux des services publics, avec les hôpitaux saturés, ou encore des problèmes de l’école et du manque d'enseignants seront eux aussi étudiés durant ces prochains mois.
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