Réouverture de Notre-Dame de Paris : des lustres restaurés dans le Luberon

« Les lustres qui étaient près de la croisée du transept ont été extrêmement abîmés lors de l’incendie de la cathédrale, explique Régis Mathieu, dirigeant de Mathieu Lustrerie, une entreprise familiale fondée à Marseille en 1948. Certains lustres sont tombés et ont reçu des gravats. Tous ceux qui étaient à l'intérieur de la cathédrale ont été pollués par le plomb et noircis par les fumées. » 

Son entreprise a non seulement restauré les douze lustres de la nef mais aussi les deux candélabres du chœur, la couronne de lumière de la chapelle Notre‑Dame-des-Sept-Douleurs et une soixantaine de bras de lumière. Des œuvres d’une grande valeur patrimoniale puisqu’elles ont été dessinées dans un style gothique par Viollet-le-Duc, l’un des deux architectes de la restauration de la cathédrale à partir de 1843. Et l’on doit leur exécution au célèbre orfèvre Placide Poussielgue-Rusand.

Des lustres jaunes remis à neuf      

Après avoir dépollué les lustres, les artisans de Mathieu Lustrerie ont restauré et reverni leur monture en bronze. « Avec l'architecte en chef des monuments historiques et le diocèse, nous avons décidé de restituer à l'identique les vernis, donc de remettre les lustres à neuf, poursuit Régis Mathieu. Ce vernis, extrêmement jaune, fonctionne très bien avec la blancheur chaude des murs, des grandes pierres blanches de la cathédrale. »

Le montage électrique des lustres terminé, il ne restait plus qu’à les réinstaller à Notre-Dame. Ils n’ont pas repris leur place originelle, dans la nef. Mais ils se retrouvent sous les arches qui la longent, comme au XXe siècle, après leur électrification. Ce qui ne les empêche pas d’éclairer avec bonheur Notre-Dame de Paris, dans toute sa splendeur retrouvée.