“Trois ans après, je ne sais toujours pas pourquoi je suis vivante”. Martine Wintenberger, touchée par balle lors de l’attentat du Marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018, témoigne au micro de RCF Alsace. Elle assistera aux commémorations, ce samedi, en présence du Premier Ministre Jean Castex.
Elle prendra la parole ce samedi, place de la République, lors des commémorations à l’occasion des trois ans de l’attentat de Strasbourg, en présence du Premier Ministre Jean Castex. Martine Wintenberger a miraculeusement survécu après avoir été blessée par le terroriste Chérif Chekatt, le 11 décembre 2018 au Marché de Noël. C’est rue des Orfèvres que Martine Wintenberger a croisé le périple mortel du terroriste.
Trois ans après, je ne sais toujours pas pourquoi je suis vivante, dit-elle à RCF Alsace. C’est un miracle. On a retrouvé la balle dans mes vêtements. Elle a traversé mes doudounes et brûlé mon t-shirt. Elle n’a pas pénétré la peau, au niveau du cœur.
“En fait, 3 ans après, je ne sais toujours pas pourquoi je suis vivante" ajoute la rescapée. "Cela me semble totalement anormal. J’ai beau essayer de trouver des explications scientifiques ou psychologiques, ça reste mystérieux et c’est toujours très douloureux parce qu’il y a cette fameuse culpabilité du survivant qui fait que je n’arrive pas à passer le cap.”
DES SEJOURS EN CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
“Ma vie a totalement basculé, confie Martine Wintenberger. Je suis toujours très émue par des bruits que j’assimile à l’arme du terroriste. Hier, il y avait du vent à Strasbourg, une petite barrière est tombée, ça a fait un bruit simplement atroce. Je ne me suis pas retournée: je me suis dit ‘ça y est ça recommence’. C'est quelque chose de terrible.”
“En trois ans, témoigne la rescapée de l’attentat, j’ai fait des séjours en clinique psychiatrique. La souffrance était telle que mon psychiatre m’a dit: ‘Vous n’avez plus le choix. Il faut le faire’. Ce n’est pas simple d'aller en unité psychiatrique mais je le fais parce que si ça m'aide à reconstruire une deuxième vie en toute sérénité, il faut le faire.
Ma difficulté, dit Martine Wintenberger, c’est de comprendre pourquoi Dieu et les Hommes m’ont laissé en vie. Pour porter un message de paix? Se dire qu’il y a une vie après l’attentat?
L'hommage aux victimes de l'attentat du Marché de Noël de Strasbourg démarre ce samedi matin par une cérémonie place de la République, avant un concert dans la cour de l'Hôtel de ville, rue brûlée. Les Strasbourgeois sont invités à allumer une bougie sur le bord de leur fenêtre à 20h, samedi soir.
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