Les syndicats ont appelé à une cinquième journée de mobilisation ce jeudi 16 février contre la réforme des retraites débattue à l'Assemblée nationale. L’occasion de s’intéresser à un organisme un peu particulier, celui qui s’occupe de la retraite des prêtres et religieux.
Pour les prêtres, on ne parle pas de salaire mais de traitement ou d’allocation car il n’y a pas pour le clergé de fiche de paie ni de contrat de travail. Le journal La Vie a mentionné qu’au 1er janvier 2023, la Conférence des évêques de France a augmenté de 2,5% le traitement des prêtres, dont la rémunération minimale passe de 984 euros net par mois à 1009 euros.
Une fois retraités, les membres du clergé perçoivent un "minimum interdiocésain garanti" versé en partie par le diocèse et en partie par la Cavimac (Caisse d'assurance vieillesse invalidité et maladie des cultes). "Les bénéficiaires de la Cavimac sont les ministres du culte, explique son directeur Laurent Varnier, ce sont les prêtres, les imams, les pasteurs. Il y a aussi les personnes membres des collectivités religieuses."
Pas de régime spécial pour les prêtres en matière de retraites. La Cavimac est "un organisme de sécurité sociale classique pour les cultes", précise son directeur. Elle est née de la loi de 78 sur le système de protection sociale des cultes. "Nous sommes un guichet unique, puisqu’on affilie, on assure le recouvrement, comme une Urssaf pourrait le faire, de l’ensemble des cotisations. On assure aussi l’ensemble des prestations maladies comme une caisse primaire pourrait le faire. On assure également la gestion des retraites comme une caisse de retraite le fait également."
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Pour les prêtres il y a deux types de départ à la retraite, pourrait-on dire : le départ administratif et la cessation d’activité. La Cavimac gère "le départ à la retraite administratif", qui se fait à l’âge de 65 ans "parce qu’ils vont au maximum de la retraite administrative déjà en place pour avoir le taux plein".
Mais la plupart des prêtres ne cessent leur activité qu'à partir de 75 ans. "On a une population qui est dans un engagement", observe Laurent Varnier. Pour les prêtres diocésains la cessation d’activité "est souvent prise une dizaine d’années plus tard sur décision de leur évêque mais ça c’est en dehors de la Caisse".
La pension versée par la Cavimac varie entre 400 et 650 euros par mois. Et que l’on soit prêtre, évêque ou cardinal, le prélèvement des cotisations est basé sur le smic. "C’est le smic pout tout le monde", confirme Laurent Varnier. Si toutefois, comme cela peut être le cas pour les pasteurs, le ministre du culte exerce une activité professionnelle en plus, et que cette activité professionnelle rapporte plus de 8.500 euros par an, "vous ne pouvez plus être chez nous", précise le directeur de la Cavimac.
La pension de base versée par la caisse d’assurance vieillesse et maladie des cultes est complétée ensuite par chaque diocèse. Le revenu minimum interdiocésain garanti était en 2022 de 984 euros pour les prêtres et de 1180 euros pour les évêques. Aujourd’hui plus de la moitié des adhérents affiliés à la Cavimac relèvent du culte catholique, 34% du protestantisme évangélique, 3% de l’islam. Vient ensuite le bouddhisme.
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