Saint-Étienne
Roland Romeyer a accepté de répondre aux questions de RCF. Situation sportive, vente, le président de l’AS Saint-Étienne s’exprime sur l’avenir du club.
La victoire en coupe de la Ligue a été importante pour les anciens comme pour les plus jeunes supporters. Certains ont découvert le goût de la victoire avec l’ASSE. Roland Romeyer, il y en aura d’autres ?
“Moi je souhaite qu’il y ait un maximum de victoires et de bonheur pour tous les Stéphanois et tous ceux qui aiment le club. Ce qu’il y a, c’est qu’il faut être conscient que la société a changé. Le football a bien changé, c’est devenu du football business, et ce n’est pas ce qui correspond à mes valeurs. Pour voir d’autres coupes ou d’autres championnats, il faudra vraiment qu’il y ait quelqu’un qui prenne la tête du club, et qui soit riche. N’importe qui ne peut pas rivaliser avec les Qataris, avec Marseille, avec Monaco, etc. Donc cela veut dire que s’il y a des dirigeants comme moi à la tête du club, malheureusement il ne faudra pas compter disputer des matchs de coupe d’Europe. Il faut bien être conscient de ces problèmes.”
C’est pour cette raison que la vente du club est toujours d'actualité ?
“Oui moi je voudrais quelqu’un qui puisse pérenniser le club, investir au capital, pour conserver tous les bons joueurs, renforcer l’équipe et remonter en Ligue 1. Pour les gars qui reprendront le club, il faut pouvoir faire de meilleures choses que ce qu'on a fait. Par exemple, quand il y aura des pépites, et il y en a qui arrivent au centre de formation, il faudra pouvoir les garder plusieurs années pour avoir la meilleure équipe possible et puis là on pourra jouer les premiers rôles. Ici, le centre de formation c’est notre richesse, ce n’est pas le robinet de pétrole de Paris. Mais on a été obligé de vendre trop tôt les jeunes joueurs pour équilibrer. Il faut savoir qu’on a été le seul club à avoir présenté un bilan positif à la DNCG, mais pour faire cela on a été obligé de vendre des joueurs où il aurait fallu attendre un an ou deux pour qu’ils soient costauds. Par exemple, je suis sûr que nous verront bientôt le tandem Saliba et Fofana en défense centrale de l’équipe de France. Mais quand on a vendu Fofana, il s’est vendu deux fois et demi plus cher deux ans après. Donc aujourd’hui le gars qui est capable de diriger ce club, il faut qu’il ait de l’argent pour pouvoir rivaliser.”
Et quelqu’un aura l’argent pour venir investir ?
“Il y en a plein des milliardaires ! Le problème c’est que je ne sais pas si ce seront des français, des étrangers… je ne sais pas qui achètera. Pour le moment, ce que j’essaie de faire comprendre aux gens, c’est que là il y a une Ferrari super belle, elle est en réparation, elle va mieux, et puis après on verra ce qu’il se passera.”
Pour l’instant le but est de finir la saison sereinement et de voir ensuite ce qu’il se passera ?
“Vous savez, le 29 mai j’ai vécu quelque chose qui m’a profondément bouleversé. Après je pensais vivre une saison de transition plus tranquille pour monter l’année prochaine. Et finalement, j’ai cru qu’on allait en Nationale. C’est la raison pour laquelle il y a eu du changement au niveau de la cellule de recrutement, et qu’on a vu des renforts arriver. Malheureusement, ces joueurs, s' ils avaient été pris en début de saison on aurait peut-être pu jouer la montée. Donc maintenant on va essayer de bien finir, de terminer sur le podium des matchs retour, ce qui sera déjà plus conforme à ce que j’espérais. Et puis après on verra.”
Une bonne fin de saison peut aussi être un argument pour la vente du club ?
“Bien sûr ! Il y en avait qui étaient intéressés. Il y en avait même qui étaient là le 29 mai, mais il sont partis en courant après.”
Et aujourd’hui certains reviennent vers vous au sujet de la vente ?
“Écoutez, pour le moment ce que tout le monde attendait c’est qu’on se maintienne. Après je sais qu’il y aura des possibilités, mais est-ce qu’on trouvera la perle rare comme je le souhaite ? Si on veut jouer les premiers rôles, il faut trouver quelqu’un qui a de l’argent pour capitaliser dans le club.”
Et certains vous ont déjà approché ?
“Non. En ce moment non. Pour l’instant le projet c’est de se maintenir en Ligue 2, et si ça va pas il faut voir ce qu’on peut changer. On a pris un gardien de but, on a pris des défenseurs, on a pris des attaquants… On a fait une vraie équipe, et il faudra simplement la renforcer pour qu’elle puisse remonter en première division. Mais maintenant si on veut franchir les paliers, il faut de l’argent. Il faut que les gens le comprennent. Ce qui était vrai dans les années 70 ou 80 n’est plus vrai maintenant.”
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