Au fil de la marche qui conduit les Compagnons, la branche aînée des Scouts et Guide de France vers Lisbonne, les rencontres sont nombreuses. Rencontrer d’autres, différents : c’est ce qui a poussé Baptiste à s’inscrire aux JMJ. C’est ce qu’il vit déjà pendant ces journées de pèlerinage.
Après deux jours de pèlerinage, après avoir marché par équipes, les Compagnons ont été accueillis par les Scouts portugais pour un temps de procession avec les habitants du village dans lequel ils ont passé la nuit. Parmi eux, Baptiste, scout depuis 10 ans à Aix les Bains, étudiant en Science politique. Le moteur de Baptiste, c’est la rencontre. Ce qui l’a poussé à s’inscrire il y a quelques mois c’est « cet événement gigantesque qui va réunir 2 millions de personnes. » Et d’expliquer : Je n’ai jamais vécu ça dans mes années de scoutisme : habituellement on reste en petit groupe de 30 dans la forêt. Et j’ai aussi grandi dans une petite ville en Savoie où je connaissais pas mal de monde. Et là je vais rencontrer plein de gens, je vais être vraiment tourné vers l’autre, emporté dans une atmosphère et une énergie complètement uniques. Je vais me laisser porter par les autres et m’abandonner dans la rencontre, la découverte et l’observation de l’autre. C’est vraiment ça que je rechercher et pour l’instant ça a très bien commencé ».
Bien commencé, malgré la chaleur et l’attente sans fin du déjeuner servi à un horaire portugais. Baptiste admet que c’était « dur ». Mais il ajoute : « grâce aux rencontres que j’ai faites pendant la journée, j’ai réussi à penser à autre chose et à déporter mes pensées sur la rencontre vers l’autre plutôt que penser à comment vont mes ampoules et caetera »
En marchant, Baptiste fait aussi une autre expérience : vivre l’instant présent. « Dans ma vie quotidienne, témoigne-t-il, je pense toujours à ce que je vais faire après : qu’est-ce que je vais faire à la rentrée ? Demain où on va marcher ? etc. Alors qu’en fait ce qui est important c’est de vivre dans l’instant présent, c’est là qu’on peut faire des rencontres très fortes. Les secondes qu’on vit là maintenant sont les plus importantes, puisque c’est celles qui conditionnent le futur. Cette recherche de vivre dans le moment présent, aligné avec l’instant, sans penser à autre chose, en étant attentif à ce que les autres me disent, à ce que je vois, à ce que je découvre, c’est un travail que j’essaie de mener et le pèlerinage m’aide vraiment à faire ça parce que quand on marche notre esprit marche avec nous »
Baptiste fait partie d’une équipe de 7 Compagnons, 2 filles et 5 garçons. A Cussac Fort Médoc, lors des premiers jours du rassemblement des Compagnons, il a retrouvé 150 autres jeunes. Puis les Eclaireuses et Eclaireurs Israélites de France les ont rejoints. « Et maintenant on est à peu près 400 avec aussi des Scouts portugais » ajoute-t-il, tout heureux. C’est pour lui une expérience de joie, mais aussi d’humilité : « Plus ça avance, plus on est de monde et plus je me rends compte que je suis tout petit, que chacun a son histoire, son parcours, des choses à dire, une énergie différente, un regard différent… C’est vraiment passionnant et c’est aussi un sentiment d’humilité qu’on peut éprouver : je suis impressionné par tout ce monde et par toutes les histoires qui se rencontrent. Avec la rencontre des Scouts Israélites, je me rends compte qu’on vit tous des histoires complètement différentes, qu’on ne vit pas le scoutisme de la même manière, qu’on ne vit pas la spiritualité de la même manière. Aux JMJ c’est ça aussi que j’attends : le fait que la spiritualité c’est hyper-personnel et à la fois c’est un partage. On se sent tout petit quand quelqu’un explique comment il vit sa religion et c’est hyper intéressant ».
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