Hauts-de-France
Victime d'un AVC à l'âge de 42 ans, Guillaume Robic, ancien directeur de la Fashion Week, a décidé de se reconstruire à travers l'autre. Après plusieurs opérations à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, il est transféré dans un centre de rééducation en Bretagne où il prend le temps, à la fois d'écrire et de vivre pleinement. Son livre "Un AVC et devoir tout recommencer, le temps de l'autre" est le témoignage poignant de sa résilience à travers les épreuves.
En 2021, alors qu’il est à une soirée, Guillaume Robic, ancien directeur de la Fashion Week, est victime d’un AVC. Il va se réveiller sur un lit de la Pitié Salpêtrière, sanglé au matelas, au milieu du bruit de l’hôpital. Ce réveil marque le début d’un long parcours de rééducation pour Guillaume Robic, mais c’est aussi pour lui l’occasion de vivre différemment. Résilient, déterminé, il choisit la voie de l’autre et le raconte dans son livre “Un AVC et devoir tout recommencer, le temps de l'autre".
Pas au fait des symptômes de l’AVC, Guillaume Robic n’a pas accordé l’importance suffisante aux signes avant-coureurs de son accident. Le lendemain, il se réveille en tenue d’hôpital, allongé dans un lit qui n’est pas le sien. Il va passer plusieurs mois à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière pour se faire soigner aussi bien de l’AVC que d’autres maladies attrapées sur place. Là, il passe de directeur de la Fashion Week, branché et athlétique, à “un patient de 55 kilos, qui ne tenait plus debout, qui vomissait tout le temps”.
J'étais devenu un patient de 55 kilos, qui ne tenait plus debout, qui vomissait tout le temps.
Pendant les deux mois et demi passés dans l’hôpital parisien, Guillaume Robic va découvrir les dysfonctionnements du système de santé. Ce n’est en effet un secret pour personne que l’hôpital public, et notamment la question de son financement, est au cœur des préoccupations des politiques et ce surtout depuis la crise du Covid-19. Mais, tout de même, l’ancien expert du luxe ne s’attendait pas à ce qu’il a vécu, et notamment à une telle déshumanisation des patients .
Pour autant Guillaume Robic tient à garder espoir. ”J'ai eu deux mois à la pitié pendant lesquels je me suis battu”. Pour livrer ce combat, il a aussi pu compter sur l’appui de ses proches, de ses anciens collègues mais surtout de sa petite sœur qui prend la décision de le faire revenir sur ses terres natales, au centre de rééducation de Kerpape en Bretagne. Au contact des autres patients et du corps médical, il entame sa rééducation, réapprend à marcher, à nager, à conduire.
Désormais remis de son AVC, Guillaume Robic a choisi de donner une nouvelle direction à sa vie, plus tournée vers les autres. Au centre de Kerpape, il “a appris à penser aux autres avant de penser à soi”. Sorti de la tension et des caméras de la Fashion envisage la vie et ses aléas sous un angle plus positif, plus simple “Vous apprenez à apprécier éminemment des petites choses, un verre d’eau fraîche, un courant d’air frais”. En somme, cette expérience de presque-mort avec un pronostic vital engagé par deux fois a fait prendre conscience à Guillaume Robic de la valeur de la vie
Vous apprenez à apprécier éminemment des petites choses, un verre d’eau fraîche, un courant d’air frais.
Le temps qu’il a regagné par sa résilience, Guillaume Robic entend aussi le mettre au service des autres, et en particulier des personnes âgées. Hospitalisé dans le bâtiment surnommé “l’Ehpad” de la Pitié Salpêtrière, l’auteur se bat désormais pour proposer d’autres alternatives que les maisons de retraite médicalisées. Une volonté d'autant plus essentielle que les Ehpad ont récemment été mis en cause pour la qualité de l'accueil des pensionnaires. C’est pourquoi il travaille sur un projet de "co-living", comprenez un autopartage d’appartement intergénérationnel. Nommé “Diwall”, qui signifie en breton “protéger”, ce projet a pour vocation de “retarder l’entrée à l’Ehpad des personnes âgées” et est directement inspiré de ce que Guillaume Robic a connu à Kerpape.
La vie de l'auteur de "Un AVC et devoir tout recommencer, le temps de l'autre", qui dit apprécier la vie "100 fois plus qu'avant" est donc un témoignage de combattivité et d'altruisme. Depuis qu'il a failli mourir, il ne s'est jamais senti aussi vivant !
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