Paris
150 euros par mois pour mieux manger. 400 Girondins auront bientôt leur carte vitale de l'alimentation leur permettant d’acheter des produits bio et locaux qui garantissent une plus juste rémunération des agriculteurs.
Le 1er avril 2024, 400 citoyens et citoyennes en Gironde vont cotiser selon leurs moyens et se répartir une allocation financière dédiée à leur alimentation et mise en place par le collectif Acclimat'action. 150 euros pour mieux manger alors que 200 000 personnes sont en situation de précarité alimentaire dans le département. Alors en pratique comment ça marche ?
Vous connaissez la carte vitale qui permet de se faire rembourser ses frais de santé, et bien en Gironde il y a désormais le même dispositif mais pour avoir accès à l’alimentation.
400 citoyens sur 4 territoires ruraux et urbains (Bordeaux, Bègles, dans le Sud-Gironde et le Pays Foyen) et avec un tiers de ces habitants qui ont de faibles revenus, cotisent selon leur moyens, 10 euros par mois au minimum, et reçoivent en échange 150 euros ou plutôt 150 MonA, la monnaie locale pour cette Sécurité sociale de l'alimentation.
Le but : leur permettre d’aller faire leurs courses dans des épiceries locales et bio, dans de petits supermarchés ou sur des marchés. Ils pourront y acheter des produits qui respectent les circuits courts ou la juste rémunération des agriculteurs.
Exemple avec Eve, une habitante de Bacalan, un quartier de Bordeaux. "Avec ces 150 euros en plus je vais pouvoir me payer des produits bio, assure-t-elle. Cette allocation va aussi me faire réfléchir à comment je dépense mon argent ? comment je peux réduire ma consommation de viande ? et après j'ai appris qu'en achetant des légumes bio je peux aussi récupérer les épluchures pour en faire des soupes".
Dernier point important pour Eve, volontaire pour cette expérimentation : l'éthique sociétale. "Du fait que des producteurs et des paysans n'arrivent pas à vivre de leur travail. Donc un dispositif comme celui-ci peut rapprocher les mangeurs des producteurs".
L'ambition de ce dispositif, encouragé par la Ville de Bordeaux et son maire Pierre Hurmic et le Conseil départemental et son président Jean-Luc Gleyze, "c'est de pouvoir évaluer sur une année d'expérimentation les effets sur les 400 citoyens", explique ce dernier. Pour lui, l'idée est d'en faire un plaidoyer et "demain le porter au niveau national pour s'alimenter correctement et probablement une proposition de loi pour généraliser la Sécurité sociale de l'alimentation", prédit Jean-Luc Gleyze.
Ce projet est en lien avec la Sécurité sociale pour les étudiants à Bordeaux dont RCF Bordeaux avait suivi le lancement. La Sécurité sociale de l'alimentation est financée à 40 % par les cotisations des participants, le reste provient des subventions publiques.
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