Les experts climat de l'ONU (Giec) ont publié lundi 4 avril dernier les différents scénarios possibles pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts. Selon les scientifiques, l'humanité n'a plus que trois ans pour agir pour conserver un monde ".
Les scientifiques du Giec dénoncent les promesses "creuses" qui entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C. Pour eux sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, ni même à +2 °C. Mais selon les experts, un réchauffement de +1,1 °C rend d'ores et déjà "très vulnérable" la moitié de l'humanité, frappée par des canicules, sécheresses, tempêtes et inondations qui se multiplient.
Ainsi, pour respecter +1,5 °C, l'usage du charbon devrait être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60 % et 70 %, respectivement, d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 2019. La "quasi-totalité de la production mondiale d'électricité doit provenir de sources zéro ou bas carbone", insiste le Giec.
Au-delà de l'énergie, qui représente environ un tiers des émissions, tous les secteurs (transports, industrie, agriculture, bâtiments...) doivent également entamer leur mue rapide, de la réduction de la déforestation à la rénovation énergétique des logements, en passant par l'électrification des véhicules.
Comme le souligne le rapport, "pour faire face à l'ampleur de ce défi, il faudrait que les flux de financement climatique soient multipliés par quatre à huit d'ici à 2030. Sans compter le financement de l'adaptation et le financement des pertes et préjudices."
Pour François Gemenne, chercheur et spécialiste en géopolitique de l'environnement, "il faut se préparer à faire face à des impacts du réchauffement climatique de plus en plus violents. Il faut investir bien davantage de moyens dans l’adaptation. Nous sommes sur une trajectoire qui ne nous permettra pas de respecter les objectifs de l’accord de Paris".
"Quand on regarde aujourd’hui l’état des démocraties, quand on regarde les intentions de vote pour des programmes en faveur du climat, manifestement une majorité de la population ne souhaite pas que l’on lutte véritablement contre le changement climatique. C’est un choix que nous faisons en tant que société, ça veut dire qu’il va falloir se préparer à affronter les impacts du changement climatique et donc je recommande de mettre un maximum de moyens dans l’adaptation" ajoute le spécialiste en géopolitique de l'environnement.
Le rapport du GIEC révèle aussi certaines inégalités sociales en matière de responsabilité. Les 10 % des ménages les plus riches dans le monde représentent entre 36 et 45 % des émissions.
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