En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé,
et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela,
la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas,
le Défenseur ne viendra pas à vous ;
mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde
en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché,
puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice,
puisque je m’en vais auprès du Père,
et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement,
puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »
Source : AELF
Une séparation, c’est comme une petite mort. Cela implique quelque chose qui ressemble à un travail de deuil.
Les disciples viennent de retrouver le Christ ressuscité. Ils doivent à présent, à nouveau, se séparer de lui. Il est vivant, mais il ne sera plus là. Comment vivre cette séparation, autrement que dans la tristesse qui les envahit et les empêche de se poser les bonnes questions ?
Lors d’une réflexion menée en équipe de funérailles, alors que nous nous demandions quoi conseiller aux personnes dans le deuil qui ne savent que faire des cendres de leur défunt, l’un d’entre nous a eu cette expression éclairante : « Ni trop près, ni trop loin. »
Ni trop près : celui qui est mort n’est plus là. N’entretenons pas un chagrin éternel par le culte du souvenir. La tristesse n’est jamais bonne conseillère. Elle nous fait voir les choses en noir, nous empêche d’avancer, de discerner le positif, d’être dans l’action de grâces. Elle ne nous fait pas poser les bonnes questions pour notre vie.
Ni trop loin : il faut pouvoir aller se recueillir et prier dans un lieu où sera conservée la mémoire du défunt.
Le Christ n’est plus là. Ne vivons pas dans l’illusion de sa proximité, qui pourrait nous empêcher d’exercer nos responsabilités dans ce monde où nous vivons sans lui. Il n’y a pas de vie, de nouveauté, de création, possibles, sans séparation. Le maître finit toujours par s’effacer devant l’élève, les parents devant leurs enfants. Jésus, de même, laisse la place à l’Église, sans jamais cesser de l’accompagner à distance.
Le Christ n’est jamais loin : nous le rencontrons dans la prière, plus encore dans les sacrements par lesquels il continue à se donner réellement à nous et à nous donner sa force de vie. Nous continuons à entendre sa Parole et à nous en nourrir.
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