L'absence non prévue d'un pédiatre de l'hôpital de Bourges pour le mois d'octobre place le pôle mère-enfant dans une situation compliquée. Actuellement, ils ne sont plus que deux pédiatres sur quatre à l'hôpital. La conséquence d'une difficulté de recrutement et d'une pénurie nationale.
Une seule absence inopinée, et c'est tout le pôle mère-enfant de l'hôpital de Bourges (pédiatrie, néonatologie et maternité) qui se retrouve en difficulté. En cause : l'arrêt-maladie d'un pédiatre pour le mois d'octobre. Une absence qui s'ajoute à une autre pour congé maternité. Résultat : Il n'y a plus que deux pédiatres sur quatre à l'hôpital... Alors qu'il en faudrait au moins cinq : « Depuis plusieurs années, il nous manque un cinquième pédiatre que nous cherchons activement » explique Agnès Cornillaut, la directrice du centre hospitalier Jacques Cœur. « Nous avons déjà un effectif qui est plus réduit que ce que nous souhaiterions. Là, nous avons des absences ponctuelles qui vont durer jusqu'à la fin de l'année. La période la plus critique est celle du mois d'octobre. »
La grosse inquiétude de la direction, c'était pour le week-end dernier. Finalement, une pédiatre de la clinique privée Guillaume de Varye à Saint-Doulchard est arrivée en renfort pour assurer l'astreinte. Si le service va fonctionner en flux tendu dans les prochaines semaines, l'ensemble des activités devraient être maintenues selon Laurent Vaz, le président de la commission médicale d'établissement : « Même si tout n'est pas encore réglé jusqu'à la fin du mois, on peut penser que ça va se régler » explique le docteur, qui rappelle que la pénurie de pédiatres n'est pas une exclusivité du Berry : « Nous sommes dans une situation nationale structurelle. La démographie médicale en France est difficile, mais elle l'est tout particulièrement sur la pédiatrie [....] ce n'est déjà pas facile à quatre d'assurer une activité 24h/24 et 7j/j... »
Une pénurie qui inquiète la CGT depuis déjà longtemps : « On espère que ça va tenir, mais c'est vrai que ce n'est pas nouveau, ça fait des années qu'on demande des pédiatres » confirme Armelle Paris, déléguée CGT à l'hôpital et infirmière au service pédiatrie. « Je pense que des choses auraient pu être faites bien avant. On a des pédiatres qui sont partis l'année dernière, il y a deux ans... Il va falloir trouver une solution pour garder ceux qui sont là. »
Si jamais demain il n'y a plus assez de pédiatres et que les astreintes ne sont plus assurées, les femmes enceintes ne pourront plus venir accoucher à Bourges.
Si la situation venait à se dégrader, il y aurait des conséquences pour les patients : « S'il n'y a pas de pédiatre, il n'y a pas d'enfant hospitalisé ! » Explique Julie Robert, infirmière puéricultrice au service néonatologie de l'hôpital : « Si jamais demain il n'y a plus assez de pédiatres et que les astreintes ne sont plus assurées, les femmes enceintes ne pourront plus venir accoucher à Bourges. Ça veut dire qu'elles s'orienteront vers la clinique Guillaume de Varye, Vierzon ou Saint-Amand. Et pour celles qui ont des grossesses pathologiques, il faudrait immédiatement qu'elles aillent à Orléans ou à Tours. »
L'hôpital de Bourges indique avoir une piste pour recruter un nouveau pédiatre en 2023. Un collectif a lancé une pétition en ligne contre la fermeture du pôle mère-enfant. Elle a recueilli plus de 1200 signatures.
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