Six religieuses ont été enlevés à Port au Prince, la capitale d'Haïti. L’enlèvement a eu lieu en pleine journée. Les soeurs se rendaient à l’université lorsque leur bus a été arrêté par des bandits armés. Les assaillants ont emmené dans un lieu secret les six femmes et deux autres occupants du véhicule, une jeune femme et le conducteur.
Six religieuses ont été enlevés à Port au Prince, la capitale d'Haïti. L’enlèvement a eu lieu en pleine journée. Les soeurs se rendaient à l’université lorsque leur bus a été arrêté par des bandits armés. Les assaillants ont emmené dans un lieu secret les six femmes et deux autres occupants du véhicule, une jeune femme et le conducteur.
"Malheureusement, la criminalité est devenue la norme dans le pays", explique Thomas Oswald, journaliste à l'AED. "Il y a des zones entières qui sont sous le contrôle de gangs armés. En face d'un couvent se trouve parfois le siège d'un gang. Les religieuses sont parfois sous leur protection mais elle est fragile. Il suffit qu'un autre gang arrive, prenne le pouvoir et tout change. Si le chef de gang change d'avis on peut devenir otage du jour au lendemain. Les religieuses savent qu'elles sont une monnaie d'échange précieuse et qu'elles peuvent être kidnappées du jour au lendemain."
Les sœurs appartiennent à la Congrégation de Sainte-Anne, et leur enlèvement a été confirmé et déploré à la fois par l’archidiocèse local et par la Conférence haïtienne des religieux, qui représente les ordres religieux du pays.
En 2022, une missionnaire italienne, sœur Luísa De l’Orto, a été assassinée, et cinq prêtres ont été enlevés. L’an dernier, deux prêtres ont été enlevés. Les sept prêtres ont finalement été relâchés.
Fin décembre, l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Max Leroys Mesidor, avait formulé l’espoir que la situation s’améliore dans un contexte de grande souffrance. L'archevêque pointait du doigt la domination infernale des groupes armés et l’indifférence des acteurs politiques.
Dans cette situation de chaos, "l'Eglise en Haïti est vraiment un hôpital de campagne", explique Thomas Oswald. "Le pays est complètement ruiné, la société haïtienne est malade depuis très longtemps. Les gangs sont hors de contrôle. Dans ce contexte de chaos, l'église est importante car c'est une institution qui est encore debout. Elle peut fournir des services qui ne sont plus fournies par l'Etat. C'est aussi pour cela qu'elle est une cible parce qu'elle a de l'argent et qu'on peut la rançonner."
Selon les informations recueillies par l’AED, l’enlèvement de ces 6 religieuses constitue le plus grand enlèvement du nombre de religieuses de ces dernières années. En 2023, quatre religieuses ont été enlevées dans le monde, trois au Nigeria et une en Éthiopie. Dimanche lors de l’Angélus, le pape François a lancé un appel à la libération des 6 religieuses et invité à mettre fin aux violences.
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