Sœur Simona Brambilla, première femme préfète du Vatican

C’est une décision qui a surpris. Le Pape François a nommé à la tête du dicastère pour les instituts de vie consacrés et les sociétés de vie apostolique la sœur Simona Brambilla. Jamais une femme ne s’était vue accordée de telles reponsabilités dans l’Église. Retour sur le profil d’une femme qui inspire la féminisation au Vatican.

Un profil déjà bien implanté au sein du dicastère

Sœur Simona Brambilla, qui fêtera bientôt ses 60 ans, est nommée préfète après un long parcours au service de la Foi et de l’Église. Infirmière diplômée, sœur Missionnaire de la Consolata depuis 1988, missionnaire au Mozambique et directrice de son institution entre 2010 et 2013, l’italienne est arrivée dans son premier poste au Vatican en 2019. Le Pape François avait nommé six femmes au sein du dicastère, parmi lesquelles sœur Simona. 

Désignée par le Souverain Pontife comme secrétaire du dicastère en 2023, la deuxième femme à atteindre ce niveau de responsabilité, elle est désormais la première femme préfète. Sœur Simona aura pour charge de diriger le dicastère, organisme constitutif de l’exécutif du Vatican placé directement sous la responsabilité du Pape. Elle aura pour mission de veiller au bon fonctionnement des ordres et congrégations religieuses ainsi que des sociétés de vie apostolique, communautés dont les membres ne prononcent pas de vœux. Pour l’aider, François a nommé le cardinal Ángel Fernández Artime pro-préfet. Les rôles exacts au sein du dicastère restent à préciser.

“L’Église est une femme”

Cette nomination exceptionnelle s’inscrit dans la volonté du Pape de féminiser le Vatican.  Depuis la nomination de François, la part de femmes officiant dans la Cité Papale est passée d’un peu moins de 20% à près d’un quart. En 2016, Barbara Jatta, historienne de l’art, avait été nommée directrice des Musées du Vatican et, en 2022, sœur Raffaella Petrini était désignée comme secrétaire générale du Gouvernorat. Le Pape avait affirmé que l’Église a besoin de se féminiser “car l’Église est femme: fille, épouse et mère, et qui plus que la femme peut révéler son visage ?”

Car l’Église est femme: fille, épouse et mère, et qui plus que la femme peut révéler son visage ?

Pour autant l'institution est parfois réfractaire à de tels changements. Rappelons que, au cours du grand Synode sur l'Avenir de l'Église tenu fin 2024, la question du diaconat des femmes n'avait pas été abordée. Interrogé à notre micro, Monseigneur Joly, évêque de Troyes et participant au synode, avait affirmé que "l’égalité homme-femme voulue par Dieu doit aussi être réelle dans la vie de l’Église" mais que le travail sur la question n'était pas encore fini.