Lituanie
À partir du mardi 11 juillet, les 31 États membres de l’OTAN se réunissent pour un nouveau sommet en présence de la Suède et de l’Ukraine. Une rencontre, sur deux jours, forte en enjeux géopolitiques, et surveillée de près par la Russie, qui a mené une attaque aérienne contre Kiev quelques heures avant le début du sommet.
C'est une décision qualifiée de coup de théâtre par plusieurs médias. Recep Tayyip Erdoğan a donné son feu vert pour l’adhésion de la Suède à l’OTAN ce lundi 10 juillet au soir. Pourtant le soutien de la Turquie est considéré par Yves Boyer, professeur émérite de l’École Polytechnique, spécialiste des questions de défense, comme un « revirement plutôt attendu ».
Il serait le fruit d’un accord un peu rapide entre la Turquie et la Suède : « cette adhésion s’est faite d’une façon étrange, car la Suède a accepté de faire en sorte que la candidature de la Turquie à l’Union Européenne soit remise au-devant de la scène » explique le professeur. Il poursuit : « les Suédois ont parlé sans avoir consulté leurs partenaires pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, chose que la plupart des États européens ne voient pas d’un bon œil, dans la mesure où la Turquie est loin d’être une démocratie. »
L’Ukraine quant à elle, peine à convaincre tant que le conflit avec la Russie ne sera pas clos. Volodymyr Zelensky se révolte de « l’indécision » et de « la faiblesse » de l’OTAN, et a déclaré sur Twitter : « il semble qu'il n'y ait aucune volonté d'inviter l'Ukraine à l'OTAN ou d'en faire un membre de l'Alliance. »
Ми цінуємо наших союзників. Ми цінуємо нашу спільну безпеку.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) 11 juillet 2023
І ми завжди цінуємо відкриту розмову.
Україна буде представлена у Вільнюсі, на саміті НАТО. Бо це – повага.
Але Україна теж заслуговує на повагу.
Зараз, на шляху до Вільнюса, ми отримали сигнали про те, що обговорюються…
Bien que soutenue par les pays baltes et la Pologne, cette incertitude est la conséquence de plusieurs facteurs. Selon Yves Boyer, les Américains ont fait valoir les problèmes de corruptions, de sécurisations des documents et des communications entre l’Ukraine et l’OTAN. Les conditions ne serait pas remplies pour adhérer à l'organisation.
Il complète notamment sur des points plus précis : « une adhésion signifierait la mise en œuvre de l’article 5 : lorsqu’un membre de l’OTAN est attaqué, tous les États membres viennent à son secours. Ce qui signifierait une entrée en guerre contre la Russie, et aucun État membre ne le veut. »
Concernant la France, au cœur du sommet de l'OTAN, Emmanuel Macron annonce la livraison de missiles longue portée « scalp » pour l’Ukraine dans les prochains jours, les premiers étant déjà arrivés sur place selon l’AFP.
Écoutez l'entretien avec Yves Boyer, professeur émérite de l’École Polytechnique, spécialiste des questions de défense :
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