Statue Jeanne d’Arc à Nice: l’atelier Missor se défend

"Après un an de sacrifices [...], il a suffi d’un coup de tampon bureaucratique pour anéantir nos espoirs. " L’atelier de sculpture Missor a exprimé sa colère, sur ses réseaux sociaux, face à la décision du tribunal administratif de Nice de rompre le contrat qui les liait à la régie Ligne d’Azur (société de transports en commun). Une décision entraînant le déboulonnement de la statue à 170 000 euros.

L’atelier Missor veut se battre pour Jeanne d’Arc 

Dans leur message, les sculpteurs dénoncent ce qu’ils perçoivent comme un déclin civilisationnel, regrettant un "monde gris". L’atelier critique également les raisons ayant conduit à cette rupture de contrat, affirmant : "Les aigris cherchent notre disparition. Nous étions le dernier atelier en France capable de concevoir une statue aussi belle. "

Ironie du sort, l’atelier Missor avait vu le jour, selon leur publication Instagram, en réaction au déboulonnage de statues. Les sculpteurs appellent aujourd’hui à défendre l’installation de Jeanne d’Arc devant l’église du même nom à Nice, sans toutefois préciser la manière. "Cette statue appartient à la France. Mais si nous ne faisons rien, elle sera déboulonnée."

Une commande controversée 

En novembre 2023, une polémique avait éclaté autour de la décision de Ligne d’Azur de confier la commande à l’atelier Missor, en raison des positions idéologiques supposées de celui-ci. Fabrice Decoupigny, conseiller métropolitain d’opposition Les Écologistes, avait déclaré dans les colonnes de Nice Matin : "Il ne leur manque que la redingote de chasse."

La dizaine de salariés de l’atelier, lorsqu’il n’érige pas une statue monumentale de Jeanne d’Arc, coule du bronze pour créer des bustes d’hommes (car aucune femme marquante n’est proposée) souvent repris dans le narratif nationaliste et anti-modernité : Napoléon, Jeanne d'Arc, Friedrich Nietzsche. 

Missor fait également partie du catalogue de Terre de France, une organisation valorisant l’artisanat français tout en promouvant des "valeurs familiales" et une "solidarité nationale". Ce même catalogue propose aussi des ouvrages de Jacques Bainville, figure emblématique de l’Action française, mouvement royaliste d’extrême droite.