JavaScript is required

Sur l’A43, les agriculteurs bien décidés à se faire entendre

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF, le 25 janvier 2024 - Modifié le 26 janvier 2024
Journal Local · RCF Savoie Mont-BlancEdition du vendredi 26 janvier 2024 à 08h01

Depuis ce jeudi, 10 h, seuls les tracteurs circulent au niveau du péage de Chignin. Venus de la Savoie et de la Haute-Savoie près de 200 agriculteurs ont déployé leurs banderoles sur l’A43, pour alerter un pays qui fait la sourde oreille.
 

Près de 100 tracteurs se sont installés le long de la barrière de péage - © Violaine Rey RCF Savoie Mont BlancPrès de 100 tracteurs se sont installés le long de la barrière de péage - © Violaine Rey RCF Savoie Mont Blanc

L’Europe en ligne de mire

 

Sur l'autoroute déserte, certains accrochent des banderoles, d’autres partagent un verre de vin. Au fil des discussions, un sujet revient sans cesse : l’Europe.

“Aujourd’hui nous, on nous met des normes, on nous met des cahiers des charges” commence Alexandre Tassion, éleveur à Beaufort et secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Savoie. “Nous, on n'a pas le droit de nourrir à l’OGM (...), on a des produits phytosanitaires avec lesquels on n'a pas le droit de traiter. Le monde agricole le comprend très bien. Mais si le monde agricole le comprend, faut pas faire rentrer d’ailleurs des produits avec des phytosanitaires !”

Dans le cortège, on plaide donc pour un allègement des normes en vigueur ou bien une application équitable dans tous les pays européens, notamment l'Ukraine qui n'a pas rejoint l'UE, pour ne pas pénaliser le Made In France.

La circulation est totalement coupée jusqu'à vendredi soir - © Violaine Rey RCF Savoie Mont BlancLa circulation est totalement coupée jusqu'à vendredi soir - © Violaine Rey RCF Savoie Mont Blanc
Les jeunes ont, eux aussi, fait passer leur message - © Violaine Rey RCF Savoie Mont BlancLes jeunes ont, eux aussi, fait passer leur message - © Violaine Rey RCF Savoie Mont Blanc
Certains reprennent le message déjà envoyé avec les panneaux retournés "qui ont été pris à la légère" - © Violaine Rey RCF Savoie Mont BlancCertains reprennent le message déjà envoyé avec les panneaux retournés "qui ont été pris à la légère" - © Violaine Rey RCF Savoie Mont Blanc
La FDSEA et JA sont, dans les Pays de Savoie aussi, à l'initiative du mouvement - © Violaine Rey RCF Savoie Mont BlancLa FDSEA et JA sont, dans les Pays de Savoie aussi, à l'initiative du mouvement - © Violaine Rey RCF Savoie Mont Blanc
Certains craignent la fin de l'agriculture à la française - © Violaine Rey RCF Savoie Mont BlancCertains craignent la fin de l'agriculture à la française - © Violaine Rey RCF Savoie Mont Blanc

Des jeunes de moins en moins enclins à se lancer

 

Outre les normes, la maigre rémunération des agriculteurs (environ 0,50€ par litre de lait, en agriculture laitière conventionnée, par exemple) pousse également certains jeunes à renoncer à leur installation. Kévin Sorrenzo ne fait pas partie de ceux-là, dans l’année, il reprendra une exploitation près de Thonon-les-Bains. “Est-ce que je suis fou de m’installer ? Peut-être” dit-il avec le sourire, même s’il avoue aussi “avoir peur”. Un état d’esprit qu’il a affiché sur son tracteur flanqué d’une banderole : “l’agriculture, enfant, on en rêve, adulte, on en crève.”

La FDSEA et JA demandent d’ailleurs une aide d’urgence pour les secteurs en crise comme le bio et la viticulture. Ils exigent également le “respect absolu des lois Egalim” supposées garantir le partage de la valeur entre les acteurs de la chaîne alimentaire, en France.

 

Trois fois dans votre journée, vous avez besoin d'un agriculteur

 

Les Français au chevet de l’agriculture

 

À ces demandes, s’ajoute aussi une baisse espérée des taxes sur le GNR. En tout, la liste dressée par les deux principaux syndicats du secteur compte 24 points. “C’est beaucoup et on n'aura pas tout, tout de suite” souffle un agriculteur sur le péage de Chignin, avant d’ajouter “mais on veut de vraies premières annonces”.

Sans cela, le blocage, qui devrait être levé vendredi soir, pourrait être maintenu ou de nouvelles opérations mises sur pied. D’autant que les professionnels peuvent compter sur le soutien des consommateurs. “J’ai mis un mot pour dire que je serai fermée aujourd’hui” raconte Lucille Barra, céréalière et boulangère. “Les clients étaient avec nous à 200 %”.
Même sur le réseau secondaire, pourtant complètement saturé, les automobilistes n’hésitent pas à montrer leur soutien d’un coup de klaxon ou d’un geste de main, en passant à proximité du péage.

 

© Le Journal Local (RCF Savoie-Mont-Blanc)
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Journal Local · RCF Savoie Mont-Blanc
© Le Journal Local (RCF Savoie-Mont-Blanc)
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.