Derrière les verrous, une réalité française. Jamais il n’y a eu autant de détenus, pour autant de places de prison en France. Une surpopulation carcérale, que subissent aussi les surveillants pénitentiaires des trois maisons d’arrêt de Savoie et de Haute-Savoie, à Chambéry, Aiton et Bonneville.
Au 1er juillet 2023, les prisons françaises n'ont jamais été aussi remplies avec 74 500 détenus, pour 60 600 places. Dans les prisons de Chambéry, Aiton, et Bonneville, la situation est précaire. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté tire la sonnette d'alarme. Dans son dernier avis, Dominique Simonnot demande le recours plus massif aux peines alternatives à l'incarcération. Avis partagé par les représentants des visiteurs de prison, dans une tribune parue ce samedi.
A la Maison d'Arrêt de Chambéry, la surpopulation carcérale atteint les 192% d'occupation. 123 prisonniers, pour 64 places. "Matelas au sol pour les nouveaux arrivants, tensions à l'intérieur des cellules, viols", Dominique Verrière, surveillant pénitentiaire, vit l'enfer au quotidien. "La multiplication des cellules doubles ou triples génèrent ces effets délétères", explique le délégué syndical pour la Maison d'Arrêt de Chambéry.
Situation identique, à la prison de Bonneville. Le taux d'occupation approche les 200%. Pour stopper l'hémorragie, le gouvernement veut créer 15 000 places de prison supplémentaires. Un non-sens pour le délégué syndical UFAP-UNSA Justice Dominique Verrière. Un engagement impossible à tenir selon lui. "On a déjà du mal à faire tourner les établissements ouverts avec le personnel disponible, il faudrait tripler les salaires", ajoute-t-il.
Une problématique qui est remontée à l'Assemblée Nationale. Le député La France Insoumise de la Savoie Jean-François Coulommes a exercé son droit de visite dans les prisons de Fresnes et d'Aiton. Le parlementaire propose de renforcer les alternatives à la prison, pour les courtes peines. "Je propose un recours massif aux bracelet électroniques, aux travaux d'intérêts généraux, pour faciliter le retour à la vie libre".
Recourir aux peines alternatives à la prison, c'est aussi l'avis de la contrôleuse générale des lieux de privations et de liberté Dominique Simonnot. Aujourd'hui, la France est régulièrement condamnée par la justice européenne pour conditions indignes de détention.
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