La France est très prisée des touristes. Une chance dont le revers de la médaille s'appelle parfois la surfréquentation. 20 % du territoire concentre 80 % des visiteurs et certains lieux, bondés souffrent avec un impact sur l’environnement et une mauvaise image. Le gouvernement veut agir avec un plan détaillé lundi.
On a tous en tête des lieux emblématiques où l’on est rarement seul quand on les visite : le Mont Saint Michel, les falaises d’Etretat, la Cote Basque ou encore les calanques de Marseille. Surtourisme", "hypertourisme", "overtourisme" ou "tourismophobie": ces termes désignent des "phénomènes de saturation réels ou supposés" liés à l’activité touristique, selon un récent rapport l'Alliance France Tourisme.
Une dizaine de propositions
Alerté donc par les professionnels du secteur, le gouvernement a donc décidé d’agir en dévoilant son plan de régulation. Pour mieux analyser le phénomène, un "observatoire national des sites touristiques majeurs" verra le jour, a annoncé Olivia Grégoire, la ministre déléguée au commerce et au tourisme. L’Alliance France tourisme a fait une dizaine de propositions pour lutter contre ces phénomènes. Le Plan gouvernemental en reprends certaines, comme mieux accompagner acteurs locaux, populations et territoires à la gestion des flux et éviter d’en arriver à des jauges.
Les professionnels du secteur insistent sur une meilleure répartition des visiteurs dans le temps et dans l’espace. Dans le temps, en lissant les pics de fréquentation quand cela est possible, grâce notamment aux nouvelles technologies : applications de réservations, files d’attente virtuelles par exemple. Et puis "désaisonnaliser", en développant l’activité hors saison. L’idée a été reprise par le gouvernement, mais la difficulté en France, c’est qu’une grande partie de l’activité est touristique est dépendante du calendrier scolaire.
"Etendre le territoire touristique"
L’autre axe de travail qui fait consensus, c’est "étendre le territoire touristique" en encourageant les touristes à se rendre ailleurs que sur les sites engorgés, faire la promotion de territoires moins fréquentés, 80 % des touristes se concentre sur 20 % du territoire. Trop souvent, les stratégies portent sur des lieux emblématiques, Or notre pays est riche de pépites.
Dans certains cas, toutes les limites ont été atteintes et les acteurs engagent des mesures plus contraignantes pour restreindre l’accès à des sites. C’est le cas dans le parc national des calanques de Marseille. L’an dernier la calanque surfréquentée de Sugiton a été limitée à 400 personnes par jour avec une réservation obligatoire à l’avance. Un an après l’expérience est jugée "positive" par le parc national des Calanques.
Sensibiliser à l'impact du tourisme
Les acteurs du tourisme insistent aussi sur le rôle croissant des influenceurs sur les réseaux sociaux. Un groupe de travail sera créé avec eux, pour qu'ils n'encouragent pas la fréquentation massive de sites touristiques célèbres. Mais au contraire sensibilisent leur audience à l'impact de leur visite.
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