"Le tarmac, voilà un mot qui sonne fort, avec ce que les poètes appelleraient une rime interne, avec ses deux a successifs. En fait, ce mot s’est imposé facilement et a pénétré tous les dictionnaires. On perçoit de quoi il s’agit, mais d’où vient-il ?
Il est attesté en français dès 1910, dans une Revue générale des sciences, le numéro 2, page 275 pour être très précis… En fait, en Angleterre, il semble qu’il soit né en 1903, en tant qu’abréviation de tarmacadam en tarmac. En anglais tar signifie goudron, et macadam a le même sens qu’en France.
C’est en 1829, que l’Écossais, Mac Adam, inventa en effet un procédé d’empierrement des routes, avec de la pierre concassée et du sable, agglomérés au moyen de rouleaux compresseurs. On parla alors en France dès 1830 du pavé à la Mac-Adam, puis ce fut abrégé dès 1845 en "macadam", mot toujours en vigueur aujourd’hui. S’y ajouta plus tard le "macadam goudronné".
À côté de son sens technique, au sens figuré le macadam a aussi désigné la rue, qu’il s’agisse de la prostitution ou de la vie dans la rue des quartiers défavorisés. Le tarmacadam, mot composé donc, est à l’origine un matériau breveté en 1901 par Edgar Purnell Hooley. Et ce fut le matériau choisi pour nombre de pistes d’aérodromes, ainsi défini par nos grands dictionnaires : "Emplacement d’un aérodrome réservé au trafic, au stationnement et à l’entretien des avions". Et de fait, on emploie souvent abusivement le mot tarmac comme synonyme de piste.
En principe le "tarmac" désigne la zone de stationnement où l’on embarque ou débarque de l’avion, où on le charge, le décharge et l’avitaille en carburant, et le tarmarc a d’ailleurs pour traduction française l’"aire de trafic". En fait, l’avion atterrit sur une piste, qui peut être de béton, goudronné ou non, ou encore d’herbe. Au reste, les verbicrucistes ne se trompent pas en faisant deviner tarmac en proposant aérostation. Et on a bien sûr raison de dire que les avions restent aujourd’hui sur le tarmac, ou mieux encore sur l’aire de trafic."
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !