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Thomas Piketty: "je défends la possibilité d'une économie juste"

RCF,  - Modifié le 3 octobre 2019
​Les inégalités sociales et économiques en France et dans le monde ne sont pas une fatalité, explique Thomas Piketty.
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Croiser les approches économiques, politiques et sociologiques

L’économiste et universitaire bien connu vient de récidiver. Après avoir publié "Le Capital" en 2013, vendu à 2,5 millions d’exemplaires, Thomas Piketty publie "Capital et idéologie" aux éditions du Seuil. Une sorte de prolongation en 1.200 pages de la réflexion de l’économiste sur les inégalités. Un livre long mais accessible. "Ce sont des livres très lisibles. Il n’y a besoin d’aucun bagage d’aucune sorte, cela se lit comme une histoire. Pour moi l’histoire des inégalités, c’est l’histoire de la quête de la justice, dans laquelle les religions jouent un rôle important" explique Thomas Piketty sur RCF.

En économie, ajoute l’universitaire, on peut et on doit tirer des leçons de l’histoire. "Je me vois plus comme un chercheur en sciences sociales que comme un économiste. On ne peut pas étudier les questions économiques sans les remettre dans leur contexte social et historique. L’histoire que je raconte dans mon livre a des déterminants idéologiques, politiques et culturels. On a besoin de croiser les approches" lance-t-il, précisant qu’il n’y a rien de technique dans son ouvrage, toujours avec cette volonté de vulgariser et de démystifier l’économie.
 

Une réduction limitée des inégalités

"Je défends la possibilité d’une économie juste. Si on analyse l’histoire, au XXème siècle, ce qui a permis le progrès, la prospérité et le développement économique et social, c’est la réduction des inégalités. Ce mouvement s’est interrompu dans les années 80-90 avec une nouvelle aggravation des inégalités entre le milieu et le haut, malgré une réduction des inégalités entre le bas et le milieu" analyse encore Thomas Piketty.

Cette aggravation des inégalités concerne surtout l’Occident. "La chute du communisme a entraîné une désillusion qui est allée trop loin. Cela a tiré le monde vers l’hypercapitalisme. Mais cela n’a pas marché. […] En France, les 50% les plus pauvres possèdent à peine 6% de la propriété totale. La réduction des inégalités est une réalité, mais elle est restée limitée" explique Thomas Piketty.

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