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Trois mois après la tempête Ciaran, ils sont toujours privés de réseau

Un article rédigé par Océane Théard - RCF Bretagne, le 31 janvier 2024 - Modifié le 1 février 2024

Une trentaine de foyers de la commune de Peumerit (29), à quelques kilomètres de Quimper, sont toujours sans réseau téléphonique ni Internet depuis le passage de la tempête Ciaran. Parfois obligés de prendre la voiture pour envoyer un mail, Maryse et son compagnon sont à bout de patience. Reportage.

Dans la pochette de Maryse, des coupres de journaux, et les traces des nombreux rendez-vous non honorés par les techniciens de son opérateur.Dans la pochette de Maryse, des coupres de journaux, et les traces des nombreux rendez-vous non honorés par les techniciens de son opérateur.

Une charmante maison en pierres au toit de chaume, au bout d'une route étroite qui traverse les bois. Le hameau de Kervoélic. Rien que du silence, et le pépiement des oiseaux. "Ce cadre, on l'a choisi avec mon mari, on y est bien", sourit Maryse, retraitée qui nous accueille sur le perron de sa chaumière. Pourtant, le quotidien depuis trois mois se fait moins idyllique.

Trois mois que le téléphone fixe ne sonne plus, qu'Internet ne passe plus, et que l'écran de la télévision reste noir. "Et puis bon les soirées DVD ça va deux minutes, mais ça nous revient cher. (...) On a aussi demandé à des amis de nous en prêter, mais au bout de trois mois, on a épuisé leur stock!", plaisante Maryse.

Plus de douze semaines depuis le passage de la tempête Ciaran, dont les stigmates sont encore visibles. "On a eu un carreau cassé, mais on s'en sort bien pour les dégâts". Le vrai problème est ailleurs, les câbles de fibre optique ont été arrachés par le vent. Une trentaine de foyers se retrouvent donc coupés du monde depuis des semaines sans réseau téléphonique ni Internet. Pour espérer trouver une petite barre de réseau, Maryse n'a pas vraiment le choix. "Je vais sur un parking ! Ou en haut d'un champ parfois quand je me promène pour lire mes mails." Des contraintes au quotidien, car comme le répète la retraitée, aujourd'hui presque tout passe par Internet. "On ne peut rien faire, ni les validations de paiements au niveau de la banque parce que c'est une appli, ni l'expertise de la banque parce qu'ils voulaient le faire en visio. Pour les voeux de bonne année, pour nous c'était même pas la peine, on a pu ni en recevoir ni en envoyer. C'est un exemple qui fait un peu sourire mais bon c'est des manques", liste la Peumeritoise.

Jean-Louis Caradec, maire de Peumerit.

De multiples rendez-vous jamais honorés

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir été patiente et d'avoir relancé son opérateur. Maryse sort une pochette plastique, à l'intérieur toutes les traces des rendez-vous de techniciens, jamais honorés jusqu'à maintenant. "Vous voyez, résolution de l'incident, le 8 décembre, on a même la photo du technicien qui doit venir mais il ne vient pas. On nous dit qu'on passera à 9h15, puis 14h, puis 17h et puis on passe pas du tout. Aujourd'hui c'est plus possible!" La goutte d'eau, c'est aussi ce compte rendu d’intervention, d'une entreprise partenaire de son opérateur, en janvier, avec, en bas, une imitation de sa signature. "J'étais choquée de voir ces méthodes."

Maryse et Franck, comme les dizaines d'autres habitants concernés, peuvent compter sur le soutien de Jean-Louis Caradec, maire de Peumerit, qui vient justement partager un café avec le couple.

Dès novembre, après le passage de la tempête, l'édile a effectué des signalements sur le site web dédiés aux mairies, avec les références des poteaux endommagés. "Mais les dates de réparation ne cessent de changer. Nous du côté des élus, et nous ne sommes pas la seule commune impactée, c'est que les équipes de l'opérateur ou leurs sous-traitants n'arrivent pas à rétablir à la vitesse souhaitée. Les équipes se déplacent et donnent de faux espoirs, et ils viennent constater que le rétablissement n'est pas possible. Et la ligne est toujours à terre", se désole Jean-Louis Caradec.

Le dernier espoir de Maryse, c'est cette longue lettre, qu'elle a adressé à Loïg Chesnais-Girard, le président du Conseil régional de Bretagne, et qui espère-t-elle pourrait peut-être faire bouger les choses.

 

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