En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux- là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire- toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »
Source : AELF
Il est une manière de faire le bien, qui peut ne pas être centrée sur le réconfort de l’autre, mais plutôt sur la volonté de se mettre soi-même en avant sous le regard de ses propres admirateurs. Jésus nous met en garde ce matin contre cette dérive, si bien décrite par Albert Camus dans « La chute ». « Faire la charité », comme on dit parfois dans le langage courant, ne consiste alors pas à promouvoir l’autre, mais à s’auto-promouvoir sous le regard des autres.
Il peut en aller de même de la prière et de toute pratique religieuse, où il ne s’agit pas tant de prier que d’être vu en train de prier, avec souvent, en arrière fond, la volonté de faire la leçon aux autres, qui seront jugés moins pratiquants ! Tel est le reproche fait par Jésus aux pharisiens, dont il ne cesse de dénoncer l’hypocrisie. Leur témoignage perd alors toute valeur.
Les jeunes aujourd’hui sont très sensibles à l’authenticité du témoin. Combien ils savent dénoncer avec force ces chrétiens du dimanche, comme ils les appellent, qui se transmettent la paix à l’intérieur de l’église, et qui, dès le parvis franchi, se remettent à critiquer de manière méchante ceux qui étaient leurs voisins pendant la messe !
N’oublie pas, nous rappelle Jésus, que ton Père voit dans le secret de ton cœur. Pendant le dernier temps de carême, un jeune musulman m’interpellait en me disant : « Vous, les chrétiens, on ne voit pas que vous faites carême. Pour nous, les musulmans, il en va autrement durant la période du ramadan. » Et j’essayais de lui dire, sans, je crois, avoir réussi à le convaincre, que pour nous, chrétiens, il nous paraît important que notre jeûne ne soit pas connu des hommes, si nous voulons rester fidèle à l’enseignement du Christ.
« Ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » nous dit-il. Puissions-nous aujourd’hui réfléchir au sens profond des actes que nous posons pour suivre les pas du Christ !
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