"Torturer les animaux c'est un péché" : un prêtre dénonce la corrida à la féria d'Arles

Ce lundi 10 avril, à 10h, à Arles, des militants, portant des cornes de taureau et gisant au sol, vont "rendre hommage aux victimes de la corrida et rappeler que cette activité cruelle est en désaccord avec les valeurs de compassion que soutiennent les deux associations, l'Eglise catholique et notre société en général", précise un communiqué de presse. 

 

Contacté par les deux associations de défense du bien-être animal, Peta et One Voice, le père Robert Culat, prêtre du diocèse d'Avignon, participe à cette opération choc pour dénoncer la corrida. Il y brandira ce message : 

 

C'est un péché de torturer les animaux.

 

Auteur de livres sur le végétarisme et le bien-être animal, le prêtre est déjà engagé dans la défense des animaux. S'il ne soutient pas toutes les positions tenues par des associations telles que Peta, il a toutefois voulu s'associer à cette action.

 

Il cite le pape François dont l'une des prières demande à Dieu: "montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre parce qu'aucun n'est oublié de toi". Le prêtre s'appuie aussi sur la catéchisme de l'Eglise catholique pour interpeler les chrétiens sur cette pratique taurine. Catéchisme § 2418 : "Il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies."

 

Organiser une féria lors du week-end de Pâques est, pour le père Culat, un non-sens, puisque Pâques doit être la célébration de la vie, à travers la résurrection du Christ. "Le Christ a versé son sang, volontairement, le taureau lui n'est pas volontaire pour aller faire le clown dans l'arène."

 

L'argument de la "tradition locale" ne tient pas pour justifier la mort pour le divertissement de la foule. Toujours selon le père Culat il existe dans le monde de très nombreuses violences qui sont ou pourraient être justifiées en étant présentées comme des traditions locales. Il cite l'excision et l'esclavage. 

 

En affichant publiquement son opposition claire à la corrida et la tradition taurine le prêtre redoute une confrontation avec les afficionados, membres de l'Eglise catholique, qui participent à ce type de rencontres.