« Il n’y a pas eu de notion de peur », assure le capitaine de vaisseau Laurent Saunois, commandant du Languedoc, équipage A.
C'est l'une des conséquences de la guerre que mène Israël contre le Hamas. Depuis plusieurs semaines, les attaques de navires se multiplient en mer Rouge. Des attaques menées par les Houthis, un groupe rebelle yéménite, qui visent à déstabiliser le commerce international pour tenter d'imposer un cessez le feu dans la bande de Gaza. En décembre dernier, une frégate de la Marine national, chargée de sécuriser la zone, a été ciblée par des drones lancés par ces rebelles. C'est la première fois depuis des dizaines d'année que la Marine est ainsi obligée de répondre à une attaque.
De retour à Toulon depuis la fin de semaine dernière, le commandant de l’équipage A du Languedoc a accepté de se confier sur cet épisode. « Il n’y a pas eu de notion de peur. Ce qui a prévalu dans les sentiments, c’est la volonté de bien faire le travail », assure le capitaine de vaisseau Laurent Saunois. « L’état d’esprit de l’équipage était celui d’un équipage en mission. Notre préparation opérationnelle est faite de telle sorte que l’on s’entraîne en permanence à faire face à l’ensemble des menaces du spectre maritime. Chaque opérateur, chaque officier marinier, chaque officier à bord, connaît exactement les tâches qu’il a à accomplir ».
Les marins savent qu’ils peuvent être appelés à tout moment au poste de combat
Drones, missiles, au cours de son déploiement en mer Rouge, la frégate multi-mission a aussi déjoué d'autres attaques contre des navires de commerce. « Pour être en mesure de répondre au bon moment et à bon escient à une menace, il faut être en permanence sur le qui-vive. Les marins savent qu’ils peuvent être appelés à tout moment au poste de combat, ce qui a été le cas plus d’une douzaine de fois pendant la mission, souvent de nuit. Cela crée forcément une forme de tension au sein de l’équipage. Cette tension se gère individuellement, collectivement avec un gros travail de présence sur le terrain des cadres officiers mariniers et également cette certitude acquise au travers d’un entraînement souvent difficile que l’on saura traiter la menace », relate le capitaine de vaisseau Laurent Saunois, commandant du Languedoc.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !