Hier, à Villeneuve sur Lot, l'érythréen Biniam Girmay s'est de nouveau imposé sur la ligne pour la troisième fois depuis le début du Tour 2024. Il faudra désormais compter avec ce formidable coureur africain lorsque le peloton du Tour de France règlera ses comptes dans les arrivées massives. À la veille du week-end pyrénéen qui s'annonce, l'étape du jour, au départ d'Agen, est l'avant-dernière chance pour les sprinters de briller.
Les baroudeurs du jour passent à l'attaque dès les premiers kilomètres, mais on constate très vite que l'allure va s'intensifier au sein du peloton sur les 200 km à effectuer dans le Sud-ouest de la France.
Une échappée prend forme assez rapidement réunissant pas moins de trois représentants français, les deux équipes Total énergie et Groupama-FDJ, bien en vue depuis plusieurs jours. L'entente est parfaite et l'écart s'accroit au fil des kilomètres.
Mais on comprend assez vite que ce ne sera pas suffisant pour aller jusqu'à la ligne d'arrivée et, comme on pouvait s'y attendre, le peloton commence à réagir vigoureusement. Les échappés sont ramenés à la raison à 40 km de l'arrivée dans la Sous-préfecture du Lot-et-Garonne. Après une relative accalmie qui succède à la poursuite déclenchée pour rejoindre les valeureux fuyards, on se dirige inévitablement vers une nouvelle explication des ténors du sprint.
Dans la longue ligne droite d'arrivée qui doit donner son verdict, on aperçoit aux avants poste la présence du coureur français Arnaud Demare, grand spécialiste de ce genre d'arrivée qui semble bien entouré par ses équipiers. La tension monte et le coureur nordique produit son effort pour tenter de surprendre ses rivaux par un coude à coude dont il a le secret. Mais c'est sans compter sur la vélocité étonnante de Biniam Girmay qui, dans une prouesse athlétique, s'impose incontestablement.
Le sprinter français va prendre la troisième place, tout juste devancé sur la ligne par le belge Wout van Aert. Mais, après consultation du film des tout derniers hectomètres de l'étape, les commissaires de course constatent une flagrante faute de trajectoire du sprinter français et le déclassent immédiatement de sa troisième place. Les contrôles lors de ce genre d'arrivée sont désormais devenus sévères, mais incontestables dans les faits par la vidéo judicieusement placée dans toutes les arrivées des grandes épreuves cyclistes. Malheureusement pour Demare, on sait qu'il n'y aura plus beaucoup d'occasions avant l'arrivée finale de ce 111ᵉ Tour de France à Nice le 21 juillet.
Aujourd'hui, pour la douzième étape entre Agen et Pau, les coureurs auront à parcourir 165 km en lever de rideau des deux grandes étapes Pyrénéenne qui seront au menu de ce week-end de Fête Nationale. Pau accueillera les coureurs du Tour de France pour la 75ᵉ fois cette année et on peut encore imaginer une arrivée favorable aux sprinters avec un tracé propice. Ceci dit, une échappée n'est pas à exclure à l'approche de la cité Paloise !
Samedi et dimanche, on devrait assister à un spectacle de grande envergure dans les redoutables montées de la chaîne Pyrénéenne pour les principaux favoris à la victoire finale. On peut s'attendre à un spectacle grandiose au franchissement du Tourmalet, le col Pyrénéen le plus emprunté de la "Grande Boucle". Les grands favoris : Pogacar, Vingegaard, Evenepoel vont devoir se livrer sans aucune retenue pour afficher leurs réelles prétentions. Malheureusement, Primož Roglič a perdu du temps sur ses rivaux depuis une nouvelle chute en fin d'étape
Chaque jour, Christian Tessier décrypte l'étape du Tour de France.
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