Une troisième semaine de course pleine de promesses
Après avoir passé une journée de repos du côté de Narbonne, ces courageux "fous pédalant sur leur drôle de machine", comme on les appelait lors des premières compétitions cyclistes, vont reprendre la route pour cette seizième étape au départ de Gruissan, jolie cité balnéaire audoise, et Nîmes.
En regardant le profil de l'étape, on peut considérer que la porte est grande ouverte pour les plus téméraires, ceux qui auront encore les ressources et l'énergie nécessaire pour secouer le peloton et fuguer à l'avant afin d'éviter une nouvelle arrivée massive pour les plus rapides dans les derniers kilomètres. Si la forte chaleur est au rendez-vous comme c'est souvent le cas dans cette région du Sud-Est, on peut aussi assister à quelques défaillances pour ceux qui préfèrent une température un peu plus fraîche.
L'heure des comptes n'est donc pas encore d'actualité et même si les toutes premières places du classement général sont déjà bien établies à la sortie des montagnes Pyrénéennes, il n'est pas évident d'affirmer qui sera le vainqueur final de cette
111ᵉ édition de la "Grande Boucle".
D'éventuelles surprises pourraient encore bousculer le podium
Le leader actuel Tadej Pogačar a largement marqué de son empreinte les deux étapes très difficiles du week-end qui arrivaient en altitude, mais son second Jonas Vingegaard n'a sans doute pas dit son dernier mot. On se souvient encore de sa maîtrise et son efficacité redoutable face à son rival slovène en dernière semaine lors de ses victoires ces deux dernières années. Il sait se battre et on en aura sûrement la preuve une nouvelle fois dans les prochaines étapes, notamment dans les Alpes du Sud. Et ne perdons pas de vue tout de même le jeune prodige belge Remco Evenepoel, actuellement troisième qui participe pour la première fois à ce marathon de la route et qui est toujours dans le jeu, pas très éloigné des deux étoiles filantes en tête du classement général.
Malgré la montée du pic Saint-Loup à 287m, on imagine mal un baroudeur s'imposer à Nîmes et ce seront
aux sprinters de s'exprimer à l'approche de la ligne. On peut donc encore s'attendre à quelques belles empoignades avant de rejoindre Nice pour une arrivée en apothéose dans un "mano à mano" individuel avec
un contre-la-montre de 33 km qui finira en beauté ce combat de titans pour donner un verdict final sans appel. Ce sera alors l'heure de vérité comme ce fut le cas en 1989 lorsque L'Américain Greg Lemond privait pour huit petites secondes seulement Laurent Fignon d'une troisième victoire dans le Tour de France. Ce très faible écart reste encore à ce jour le plus petit de l'histoire de la "Grande Boucle" entre le premier et son second.