Tour de France 2024 : Philipsen se relance dans la course au maillot vert
Un article rédigé par Christian Tessier et Jean-Marie Pinel - RCF Vendée, le 17 juillet 2024 - Modifié le 17 juillet 2024
L'étape d'hier s'est achevée au sprint sans le maillot vert Biniam Birmay, qui a chuté malencontreusement juste avant la dernière ligne droite, mais qui conserve tout de même son avance. L'étape du jour sera plus intense et le peloton s'apprête à gravir des cols alpins d'envergures. Les leaders sont attendus, mais il n'est pas exclu que de valeureux baroudeurs et grimpeurs, encore en jambes, viennent déjouer les pronostics et récompenser leurs efforts.
Jasper Philipsen, maillot vert sur le Tour 2023, est l'un des meilleurs sprinters de sa génération © Howard Bouchevereau sur UnsplashUne arrivée encore favorable aux sprinters
Hier, cette seizième étape longue de 188 km entre Gruissan et Nîmes, courue sous une chaleur accablante dépassant les 35° aura été fidèle à ce que l'on pouvait supposer le matin sur la ligne de départ. Deux hommes s'élancent tout d'abord dès le drapeau baissé par le directeur de course Christian Prudhomme au km 0. Ils veulent sans doute sonder l'attitude du peloton, mais la motivation n'y est pas et au bout de quelques kilomètres seulement, ils décident d'un commun accord de ne pas poursuivre leurs efforts.
On assiste alors à une véritable procession cycliste et on ne voit plus aucune tentative d'échappée sérieuse jusqu'au sprint intermédiaire situé à 95 km de l'arrivée enlevé facilement par le Français Bryan Coquard toujours en recherche de points supplémentaires pour le classement du maillot vert dans lequel il occupe actuellement la troisième place.
La chevauchée en solo d'un jeune coureur français
C'est alors que, profitant d'un ralentissement en tête de course, Thomas Gachignard de l'équipe Total Énergie tente sa chance et s'enfuit la tête dans le guidon sans demander son reste. Il va caracoler seul devant la meute et réussir à prendre une avance allant jusqu'à deux minutes. Mais à l'arrière, le rythme s'accélère et le peloton finira par le rejoindre à seulement 25 kilomètres de l'arrivée. Pour ce jeune coureur de 23 ans qui participe pour la première fois au Tour de France, cette chevauchée en solo prend un peu des allures de victoire. Il sera d'ailleurs très justement récompensé et chaleureusement applaudi par le public sur le podium d'arrivée en recevant le prix de la combativité pour l'étape du jour.
Girmay chute et Philipsen remporte sa troisième victoire d'étape
À l'approche de Nîmes, dans les derniers kilomètres menés tambour battant, il apparaît de manière désormais quasi certaine que l'explication finale se règlera de nouveau par un sprint massif entre les fines lames de cet exercice de haute voltige pour ceux qui sont encore en course. Mais un obstacle naturel en fin de parcours va quelque peu bouleverser tous les plans. Un dernier rond-point difficile à négocier en pleine vitesse juste avant d'aborder la ligne droite finale et c'est la chute pour plusieurs coureurs dont le porteur du maillot vert Biniam Girmay, pourtant bien placé aux avants poste. Mais la malchance en a décidé autrement pour le coureur érythréen qui se retrouve brusquement projeté sur le bitume alors que le peloton est déjà lancé à très vive allure pour disputer le rush final. On voit alors le maillot du champion du monde Mathieu Van der Poel surgir en tête pour piloter tambour battant son rapide équipier Jasper Philipsen qui, va sans férir, remporter une troisième victoire d'étape et surtout empocher au passage les 50 points qui le rapproche désormais du maillot vert Biniam Girmay.
Étape du jour : une partie d'escalade dans les Alpes
La dix-septième étape entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et Superdévoluy sera de nouveau un terrain de jeu plutôt propice aux baroudeurs et aux grimpeurs et on sait bien que le coureur africain n'est pas parmi les meilleurs dans ce genre de situation. Cette nouvelle étape est longue de 177 km avec un parcours accidenté est assez compliquée dès le dépar. Puis, à partir de Gapa, vont s'enchainer successivement plusieurs cols assez courts dont celui assez relevé du Noyer qui va probablement provoquer une première sélection. Enfin, les coureurs devront aborder la dernière montée jusqu'à la station de Superdévoluy, une ascension redoutable à plus de 1500 mètres.
Il ne fait aucun doute que l'on va revoir à l'avant les deux principaux rivaux de ce Tour 2024, le slovène Tadej Pogačar, actuel maillot jaune, et son challenger direct, le Danois Jonas Vingegaard. Une fois de plus, ils auront l'occasion de se mesurer et nul doute que cette nouvelle confrontation ne manquera pas de suspens.
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Sur les routes du Tour
Chaque jour, Christian Tessier décrypte l'étape du Tour de France.
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