La route du Tour retrouve ses repères sélectifs.
Après sa longue et monotone
traversée de la Sologne avec ses interminables lignes droites, l'étape d'hier entre Orléans et Saint-Amand-Montrond ne laissera pas de souvenirs impérissables aux caravaniers de la Grande Boucle. Il est vrai que le profil du parcours plat comme une galette n'inspirait pas vraiment les attaquants, excepté la tentative d'échappée du coureur belge Kobe Goosens qui rompit la quiétude du peloton un peu avant le sprint intermédiaire de l'étape. C'était courageux, mais sa volonté de briller à l'avant sera de courte durée et sa faible avance ne suffira jamais pour éviter un retour assez rapide du peloton qui avait fait le choix de rester groupé pour rejoindre la ligne d'arrivée à Saint-Amand-Montrond.
C'est donc
une nouvelle arrivée massive qui va conclure cette dixième étape et, à ce jeu, les sprinters sont une nouvelle fois aux premières loges pour dominer les débats. On assiste alors à un sprint royal lancé de loin par le champion du Monde en personne Mathieu Van der Poel qui emmène dans son sillage le redoutable finisseur Jasper Philipsen à une vitesse vertigineuse pour lui servir la victoire d'étape sur un plateau ; un beau travail d'équipe ! Sans doute que la visite du Tour de France dans cette région traversée par la Loire et ses nombreux châteaux chers aux Rois de France ont donné des idées à ces Princes des routes. À signaler, tout de même, la récompense du plus combatif du jour attribuée à l'échappé du jour Kobe Goossens fort justement honoré pour son coup de force au cours de ce parcours en Sologne.
Les coureurs reprennent de l'altitude.
Aujourd'hui, les réalités du relief pour cette onzième étape vont reprendre leur droit. Entre Evaux-les-Bains d'où sera donné le départ et l'arrivée en altitude au lieu dit Le Lioran, il va y avoir de quoi faire au cours de ce parcours dépassant les 200 km et on peut déjà prévoir une tout autre physionomie de la course avec le menu de ce long parcours concocté par les organisateurs, nous allons avoir droit à une véritable étape de montagne.
Certes les sommets ne sont pas aussi élevés que dans la chaîne des alpes ou celle des Pyrénées, mais les routes sinueuses dans le centre de la France ne sont jamais plates et la répétition de ces longues côtes usantes ainsi que les cols proposés aux coureurs feront mal aux jambes.
Un deuxième acte tout en rebondissements ?
On suivra de près
Romain Bardet qui traversera sa région du Cantal. Le fin tacticien connait parfaitement les routes qui seront empruntées tout au long de la journée. On peut supposer que le champion Français, qui effectue son dernier Tour de France, aura à cœur de briller devant son public.
Pour les premiers du classement général, ce sera une nouvelle occasion de montée en puissance pour tenter de creuser des écarts encore faibles et de se départager avant les prochaines grandes manœuvres de la course. Mais nous n'en sommes tout juste qu'à la moitié de cette épreuve de longue haleine et les dés sont encore loin d'être jetés. Une bataille de haute volée est attendue afin de relancer
le suspens qui règne dans la hiérarchie actuelle des principaux favoris de
ce 111ᵉ Tour de France.