Le soulagement est immense pour le secteur du tourisme. Les réservations déjà enregistrées annoncent une forte activité estivale, conforme, si ce n'est meilleure, à celle d'avant-Covid. Les professionnels n'ont qu'une préoccupation : que la main-d'œuvre suive.
Le secteur touristique se frotte les mains. Après un été 2022 record, qui avait retrouvé et même dépassé son niveau d'avant-Covid, les chiffres de l'été 2023 s'annoncent tout aussi excellents. Alors que l'inflation les contraint à réduire la voilure sur l'alimentation, il semble que les Français réservent leur budget pour les vacances. "Après la Covid et les temps relativement moroses que l'on vit, les Français ont besoin de s'évader, de respirer, de vivre des émotions, de voir des choses, explique Stéphane Villain, maire de Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime) et président délégué d'ADN Tourisme. Ils ont besoin de voyager". "On a la chance, dans notre bel Hexagone, d'avoir à la fois des montagnes, des bords de mer, une campagne qui est remarquable", souligne-t-il.
Après la Covid et les temps relativement moroses que l'on vit, les Français ont besoin de s'évader, de respirer, de vivre des émotions, de voir des choses
Si les nombreuses réservations présagent déjà des vacances d'été lucratives pour l'hôtellerie-restauration, les chiffres du printemps sont un autre indicateur, lui aussi encourageant. D'autant plus que cette année, le calendrier est favorable aux ponts et weekends prolongés, un mois après les vacances de Pâques. "Pour ce weekend de l'Ascension, la météo est finalement plutôt clémente, donc il y a beaucoup de monde qui part", note Stéphane Villain, qui relève que les touristes étrangers confirment leur retour, "les Belges, les Allemands, les Anglais malgré le Brexit". La clientèle asiatique revient aussi, bien que l'après-Covid soit plus poussif pour elle. D'après le maire de Châtelaillon, elle est "moins nombreuse qu'elle ne l'était antérieurement, mais on observera ça durant l'été".
Sans surprise, le littoral est plébiscité par les touristes. "Quand on regarde la carte de France des populations importantes durant l'été, ce qui prime, c'est effectivement les bords de mer. Mais malgré tout, on voit aujourd'hui qu'il y a une montée du tourisme vert. Les gens ont aussi besoin de se promener, de faire des balades à vélo et pédestres", affirme Stéphane Villain. Certains se décident au dernier moment, en fonction du temps annoncé. "De nombreux territoires sont météo-dépendants, constate l'édile, également président de Charentes Tourisme. Quand ils écoutent la météo sur RCF, si jamais un temps maussade est annoncé, ils ont tendance à rester chez eux". La tendance, surtout, est davantage qu'avant au tourisme local. "Avant les années Covid, les Français partaient très loin pour rencontrer des territoires intéressants", observe-t-il, tandis que, "à côté de chez eux, ils l'ont, ce territoire intéressant. On a plein de pépites".
Dans un ciel dégagé pour les professionnels du secteur, quelques nuages leur donnent toutefois du souci. Le recrutement de saisonniers peine à suivre l'affluence attendue côté clientèle. "En Charente-Maritime, par exemple, il y a quelques hôteliers et restaurateurs qui se demandent s'ils ne vont pas fermer certaines journées car ils doivent répartir l'emploi du temps de leurs saisonniers sur la semaine, souffle Stéphane Villain. C'est un peu du patchwork. Les jeunes, certains vont demander à travailler le lundi matin, puis le jeudi après-midi, donc les professionnels sont obligés de s'organiser en fonction". Au-delà de ce facteur lié au rapport des jeunes au travail, le maire invoque le coût du logement. "Il faut absolument que les territoires qui accueillent beaucoup de tourisme s'organisent. On voit que certaines communes font en sorte de recruter des jeunes du cru", rapporte-t-il, ajoutant que "beaucoup d'hôtels logent leurs saisonniers". Conséquence : un saisonnier dans la restauration coûte "1500, 1600 euros net en moyenne".
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