Du 22 au 29 mai c'est la Semaine Laudato Si'. Si l'encyclique du pape François a fait largement réagir à sa parution en 2015, tous les catholiques ne l'ont pas lue. La Semaine Laudato Si' s'adresse à eux. On en parle avec Laura Morosini, porte-parole du Mouvement Laudato Si’ Europe, interrogée par Pauline de Torsiac.
Du 22 au 29 mai, se tient la Semaine Laudato Si’ 2022, sur le thème : "Écouter et voyager ensemble". Laudato Si’, c’est le nom de l’encyclique du pape François sur l’écologie publiée en 2015. Elle a eu dès sa parution un retentissement planétaire, bien au-delà de la sphère catholique. Et peut-être même "plus encore à l’extérieur" de l’Église, constate Laura Morosini, porte-parole du Mouvement Laudato Si’ Europe. Selon elle, "les catholiques ne l’ont pas encore tous lu et ne se la sont pas encore tous appropriée".
La Semaine Laudato Si’ se déroule dans le monde entier. Elle bénéficie du soutien du Vatican. Avec 1, 3 milliards de fidèles, l’Église catholique représente presque un cinquième de la population mondiale, répartie sur environ 220.000 paroisses à travers le monde. Pour le Mouvement Laudato Si’, elle peut donc jouer un rôle pour répondre à la crise écologique.
Cette semaine Laudato Si’ a donc pour objectif de continuer à faire vivre le texte du pape François. Et encourager les fidèles à s’approprier les questions environnementales et sociales, les questions liées à l'écologie intégrale et à la sauvegarde de la Création. Le Mouvement Laudato Si’ Europe a mis en place pour cela des clubs de lecture et continue de former des animateurs Laudato Si’.
S’approprier Laudato Si’, pour Laura Morosini cela peut passer par la prière, des engagements en lien avec "l’éco-spiritualité" ; d’autres se retrouveront dans des actes concrets à faire au quotidien pour limiter leur empreinte écologique ; d’autres encore auront à cœur de faire entendre les grands principes de l’encyclique sur le terrain politique, auprès des pouvoirs publics. Des webinaires sont accessibles sur internet.
On s’en souvient, le 8 avril dernier à Lourdes, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, avait annoncé à regret, dans son discours de clôture de l'assemblée générale des évêques, que les engagements annoncés en matière d’écologie intégrale ne seraient pas publiés. "Le temps nous a manqué. L’urgence de la situation et l’amour du Christ nous pressent, nous en sommes conscients. Un texte avait été préparé, lu et relu, soumis au regard de tous les évêques et de la commission doctrinale, mais il a manqué de temps pour l’élaborer ensemble, pour que tous et chacun des évêques et au-delà d’eux, pour que nos communautés puissent se l’approprier en vérité."
Reste donc à l’Église catholique en France de travailler pour prendre des engagements. Ils pourraient peut-être suivre l’exemple de la Conférence des évêques des Philippines. Les évêques philippins se sont en effet engagés "à se désinvestir des énergies fossiles et n’accepter aucun fonds, même un don d’aucune entreprise qui touche de près ou de loin aux énergies fossiles", rapporte Laura Morosini. "C’est quand même très audacieux, juge la porte-parole du Mouvement Laudato Si’ Europe, c’est pas un pays particulièrement riche !" Pour elle, "on a beaucoup à apprendre à l’heure où notre Église, nos évêques, se posent des questions sur quels actes ils vont poser en matière de conversion écologique, ça peut être une belle source d’inspiration… !"
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