La crise sanitaire et les confinements successifs nous ont plongés dans l’incertitude, parfois l’angoisse. Mais depuis un an, nous sommes aussi poussés à nous réinventer, à nous recentrer vers l’essentiel. Le frère François Cassingena-Trévedy a écrit sur cette période. Il publie "Chroniques du temps de peste: Donner un sens à ce que nous vivons" aux éditions Tallandier. Il est moine bénédictin au monastère de Ligugé et enseignant à l’Institut catholique de Paris.
"Une civilisation différente doit absolument commencer à naître de cette épreuve", écrit le frère François Cassingena-Trévedy dans cet ouvrage. Si elles ont été écrites il y a quelques mois, ces chroniques gardent toujours toute leur actualité, selon lui. "J’ai partagé comme tout le monde l’angoisse, la sidération et la surprise, explique-t-il. J’ai pensé que de cela il fallait faire quelque chose. Toute épreuve est un tremplin. Elle n’est pas là pour nous écraser mais pour nous rendre inventifs."
En cette période, certains fidèles ont pu être éprouvés dans leur foi et demander la messe coûte que coûte, malgré les conditions sanitaires. "Chacun va à Dieu avec des voies qui lui sont propres mais c’est vrai que j’ai été heurté par cette forme d’exigence. La messe n’est jamais un droit comme si on mettait Dieu en boîte, comme si on pouvait le posséder. c’est une tentation perpétuelle de l’homme de posséder. Je suggère que l’on passe d’une démarche religieuse à une démarche de foi nue", explique le frère François Cassingéna-Trévédy.
Selon lui, "on ne peut pas simplement se contenter de calmer nos angoisses. Notre relation à Jésus Christ n’est pas un anxiolytique. Avec Lui, nous pouvons éprouver cette difficulté d’être". Le frère François Cassingéna-Trévédy estime qu’en cette période, il y a une invitation aux rites. "La ritualité est indispensable", affirme-t-il.
Par ailleurs, la crise nous pousse à la créativité. "Ce confinement, cette contrainte imperceptible nous ramène à l’essentiel et peut provoquer ce que l’homme a de créateur en lui. L’invention est accessible absolument à tout le monde. Cela peut passer par la cuisine, le bricolage. L’homme peut être un artiste de tout ce qu’il fait", conclut-il.
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