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Traite des êtres humains: un fléau qui a empiré avec le Covid-19
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Traite des êtres humains: un fléau qui a empiré avec le Covid-19

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF, le 24 juillet 2023  -  Modifié le 24 juillet 2023

Elle peut être difficile à voir. Pourtant la traite des êtres humains est encore bien présente dans le monde. Esclavage forcé, exploitation sexuelle, trafic d’organes... Focus sur un fléau qui a la vie dure avec le Secours catholique.

Pancarte "L'esclavagisme existe toujours". ©Unsplash Pancarte "L'esclavagisme existe toujours". ©Unsplash

Un système à 32 milliards de dollars

 

"Recruter une personne, la transporter, la transférer, l’accueillir, l’héberger à des fins d’exploitation. Cela se fait par menace, surprise, contrainte, par abus de vulnérabilité, que ce soit l’âge d’une personne ou sa situation, en promesse d’une rémunération. Il n’y a pas besoin de passer d’une frontière pour être victime de traite. Cela se passe aussi à l’intérieur d’un pays. En France, c’est le casexplique Geneviève Colas, coordinatrice du Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" pour le Secours Catholique Caritas France, afin de définir ce qu’est la traite des êtres humains.

 

Pour le Secours catholique, la situation est particulièrement préoccupante aujourd’hui. "Des millions de personnes sont menacées par la traite, ou sont victimes de traite. Ce système représente pas moins de 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Cela explique pourquoi ce trafic, qui est l’un des plus répandus, perdure. Avec la Covid-19, la situation s’est empirée. Des personnes se sont retrouvées sans travail, sans activité, sans argent. Et pour survivre, il faut parfois accepter des choses que l’on n’accepterait pas autrement. Par ailleurs, Internet s’est beaucoup développé et a permis finalement une traite encore plus cachée, via les réseaux sociaux" ajoute Geneviève Colas.

Faire preuve de vigilance

 

Au Secours catholique, on essaie d’accompagner les personnes qui en sont victimes. "Il faut les accompagner sur le plan social, juridique, de la santé, de l’hébergement etc. En France, le réseau axé pour les adultes le permet. Aujourd’hui, un centre d’accueil va se créer à l’automne pour éloigner à temps des enfants. Le plus difficile quand on est victime de traite, c’est l’emprise. Elle va rester parfois en pratique, et dans tous les cas psychologiquement. Ce travail d’accompagnement des victimes est l’un des aspects. Il faut aussi sensibiliser le grand public, alerter le public à risques, lutter contre les trafiquants, faire du plaidoyer pour que les lois qui concernent la traite soient effectives" lance la coordinatrice du Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" pour le Secours Catholique Caritas France.

 

L’ONG appelle aujourd’hui le grand public à faire preuve de vigilance. "Il faut regarder autour de soi. C’est plus proche qu’on le pense. Dans l’appartement d’à côté, à la sortie de l’école, dans le milieu du travail. C’est une attention de tous les instants pour se dire que l’exploitation n’est pas quelque chose d’admissible aujourd’hui. La première chose, c’est de changer le regard que l’on porte sur l’autre et permettre de faire tomber toute l’exploitation qui peut exister autour de nous" conclut-elle.

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