Éducation : faire mémoire du bien
En partenariat avec Fondation Don Bosco
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Dans un récent article, le journal La Croix relève la difficulté pour les familles catholiques, plus que pour d’autres religions, de transmettre la foi à leurs enfants. C’est un sujet important. Sujet douloureux pour de nombreux parents : ils ont le sentiment de ne pas avoir tout réussi dans l’éducation de leurs enfants.
L’article s’appuie sur une enquête de l’Insee. Elle note que cette crise est réelle. Le catholicisme a connu en effet une baisse de 14% en 10 ans et représente seulement 29% de la population entre 18-59 ans. Or cette crise de "transmission" semble ne pas concerner les familles juives ou musulmanes.
Comment expliquer cette baisse et cette difficulté de transmission chez les familles catholiques ? Les catholiques semblent moins à l’aise avec cette démarche de transmission, voire de reproduction religieuse d’une génération à l’autre. Je note qu’on parle souvent de "génération Jean Paul II" ou "génération pape François", pour dire que le canal est moins familial qu’avant. De plus, cette phrase de Tertullien nous habite tous : "On ne naît pas chrétien, on le devient." Or, devenir est un chemin de liberté que certains ne veulent pas infléchir.
On voit que la transmission de la foi chrétienne n’est pas positionnée comme dans le judaïsme ou l’islam. C’est clairement une différence. Pour un chrétien, la foi est moins une croyance ou une pratique à transmettre qu’une rencontre à vivre. Or on ne force pas une rencontre : "Le cœur parle au cœur", note saint François de Sales. Rencontrer Dieu, entendre son appel à cheminer à la suite du Christ, se vit dans l’intime du cœur. C’est caractéristique de la vie chrétienne.
Au risque de caricaturer, il semble exister deux catégories de familles chrétiennes : d’un côté des familles ferventes ou plus conservatrices qui choisissent des lieux où leurs enfants vont s’approprier naturellement la vie de foi : l’école, les mouvements de jeunesse, le cercle des amis. On peut parler d’une éducation globale en cohérence avec leur identité familiale. Le sociologue Yann Raison du Cleuziou repère chez elles une "valorisation des rites et une dimension totalisante de la foi". De l’autre, des familles où les parents délèguent cette transmission. Elle se retrouvent davantage en difficulté. Mais si on durcit le trait, d’un côté on risque l’entre-soi, de l’autre, la dilution sans identité assumée. En fait, tout l’enjeu est de trouver un équilibre entre une foi intense et une ouverture au monde, de maintenir un lien vital entre connaître la parole de Dieu, vivre des sacrements et s’engager, à la manière d’un Don Bosco avec ses jeunes.
Alors comment faire ? Quel conseil suggérer à des parents ?
1. Prier en famille : je crois que c’est important. Mieux vaut commencer par 5 minutes, même si ça semble peu ! Rappelons que les parents sont les premiers apôtres de leurs enfants ;
2. Aider à trouver un lieu d’engagement à nos enfants : je pense en particulier aux mouvements de jeunesse et au scoutisme ;
3. Rencontrer de vrais témoins - pas seulement les héros ou les grands saints de BD. Rencontrer un témoin du Christ ça change une vie !
4. Peut-être aussi pour cet été : vivre en famille des "vacances spirituelles". On en voit sur les chemins de Compostelle, à Lourdes ou dans des centres spirituels. Cela favorise les discussions, la relecture de l’année et l’unité familiale.
Le Père Xavier de Verchère est salésien de Don Bosco et aumônier général des Scouts et Guides de France.
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