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Ugiring, le projet qui divise la Tarentaise

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Haute-Savoie, le 8 avril 2024 - Modifié le 12 avril 2024
Journal Local · RCF Savoie Mont-BlancEdition du mardi 09 avril 2024 à 08h01

Dans les prochains mois, le géant de l'acier, Ugitech, compte installer à une trentaine de kilomètres de son usine, Ugi'Ring. Une aciérie circulaire : un site de revalorisation des déchets industriels et de recyclage de piles.
Véritable innovation ou grand danger ? 
 

L'usine Ugitech, à Ugine, à 30 kilomètres du site d'implantation d'Ugi'Ring - © WikipédiaL'usine Ugitech, à Ugine, à 30 kilomètres du site d'implantation d'Ugi'Ring - © Wikipédia

Sécuriser les approvisionnements

 

Si Ugitech fait aujourd’hui les beaux jours de la Savoie en se positionnant comme premier employeur privé du département (1800 salariés), l’usine n’en reste pas moins fragilisée en raison des difficultés d’approvisionnement en matières premières. “L’ensemble des gisements sont hors du territoire euro ce qui conduit à une énorme pénibilité en termes de volume et en terme de prix” détaille Frédéric Perret, le président d’Ugiring. “Ugi'Ring permettra de limiter ces approvisionnements primaires de plus de 90 %”.
En recyclant des piles, produit aujourd'hui peut valoriser, Ugitech et sa holding Swiss Steel Group entend faire d’une pierre deux coups, en limitant également les émissions de CO2 issues des exploitations minières.

Un site classé Seveso seuil haut

 

Mais à quel prix ? Le site d’Ugi'Ring, qui pourrait prochainement voir le jour à La Léchère (sur l'ancien site de Ferropem), se verra attribuer l’étiquette Seveso seuil haut en raison du risque que l'activité fait peser sur l’environnement.
“Il va rentrer 78 000 tonnes et en sortir 26 000, donc 66 % de ce qui rentre disparaît, soit ça part dans l’Isère, soit ça part dans les airs” s’inquiète Marc Ducourtil, président du collectif Action Citoyenne pour La Léchère, opposé au projet. “Ce qui nous inquiète encore plus, c’est le risque de perte de l’AOP Beaufort pour nos agriculteurs puisqu’ils vont se retrouver à proximité de cette usine polluante”. 

Un risque que balaie Frédéric Perret, assurant que d’après les dernières études réalisées par les services de l’Etat, l’ensemble des végétaux cultivés à proximité de l’usine sera consommable.
Mais la réponse ne satisfait pas les habitants qui demandent plus de transparence quant à la façon dont Ugi'Ring traitera les différents matériaux toxiques sur son site.

Ancien site Ferropem de  Château-Feuillet, racheté à Ugitech pour l'implantation de son aciérie circulaire - © Wikipédia

 

Vers un projet alternatif ?

 

Tandis que les voix inquiètes sont de plus en plus nombreuses à se faire entendre, le collectif “Action Citoyenne pour La Léchère” plaide pour un projet jugé plus sûr et plus vert. “Déjà, mettre Ugi'Ring, sur le site d’Ugitech, là où c’était prévu initialement, ce qui permet de faire une économie circulaire sur le site d’Ugitech” martèle Bernard Gsell, l’un des membres de l'association. “D’autre part, développer (à La Léchère), une zone industrielle propre, développer l’habitat et cela conforterait aussi l’école !” Un projet mixte qui permettrait d’attirer des profils de professionnels variés, dont manque le territoire et revitaliserait l’activité thermale bien mal en point.

Mais aujourd’hui, et après avoir rassemblé les 90 millions nécessaires à la création d’Ugi'Ring, Ugitech est en passe de concrétiser son projet : ne manque plus que le feu vert des services de l’Etat. Après cela, dans un délai de 18 mois, la nouvelle usine verra le jour et avec elle, dans un premier temps, une cinquantaine d’emplois.

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