Dans la foulée du G7, une grande conférence sur la paix en Ukraine est organisée samedi et dimanche en Suisse. Environ 90 pays seront présents pour discuter d’une issue diplomatique à la guerre russo-ukrainienne. Mais les Russes et les Chinois seront absents.
C’est la première réunion diplomatique d’une telle ampleur depuis le début de l’invasion russe. La conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine se tiendra du 15 au 16 juin près de Lucerne dans le complexe hôtelier du Bürgenstock. 90 pays seront présents sur 160 sollicités. Emmanuel Macron y participera, tout comme le chancelier allemand Olaf Scholz ou la vice-présidente américaine Kamala Harris. La moitié des participants ne sont pas européens.
Le sommet avant tout est conçu comme "un premier pas", trouver une voie vers la paix . "On va lancer ce qu’on appelle des mesures de confiance sur des thèmes partagés par d’autres pays : la sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire, l’humanitaire comme les échanges de prisonniers ou le retour des enfants ukrainiens. Des thèmes qui concernent les deux parties, mais qui ont une portée à l’international. Si on prend la sécurité alimentaire, ce qui se passe en Ukraine à un impact en Afrique" explique Nicolas Bideau, porte-parole du ministère suisse des Affaires Étrangères.
Dans un second temps, ce sommet pourrait déboucher sur une feuille de route pour un futur processus de paix. "L’idée sur les thèmes évoqués est d’arriver à d’autres rencontres incluant les Russes. Si, on arrive à une telle participation. On atteindra peut-être un certain niveau de confiance entre les parties. On est quelque part à mi-chemin" complète Laurent Goetschel, professeur de Sciences politiques à l’Université de Bale et président de la fondation suisse pour la paix.
À ce stade, ce n’est pas considéré comme un obstacle par les organisateurs. Si ce sommet est mis en place par la Suisse, il a été initié à la demande de Volodymir Zelensky et pour les Ukrainiens impossible à ce stade de dialoguer directement avec les Russes. "La seule façon de discuter avec les Russes en ce moment, c’est avec les armes" insiste Lésia Vasylenko députée ukrainienne. Moscou a d’ailleurs rejeté l’idée de cette conférence estimant qu'organiser un sommet sans sa participation n'avait "aucun sens".
Le Kremlin considère également que la Suisse est sortie de sa neutralité en se joignant à certaines sanctions occidentales. Selon les autorités helvétiques, la Chine en revanche soutient le principe de proposé par cette conférence en Suisse, mais Pékin ne souhaite s’impliquer que si les Russes sont intégrés au processus.
Depuis des mois, Volodymyr Zelensky, mène une offensive diplomatique pour convaincre les dirigeants de nombreux pays à venir en Suisse. Singapour, mais aussi dernièrement en Arabie Saoudite. Au cours des dernières semaines, le président ukrainien s'est rendu dans 16 pays dans des régions où les amis de Moscou ne manquent pas. S’il existe une perspective de paix à long terme, coté Ukrainien, on a aussi un agenda à plus court terme.
"Il s’agit pour l’Ukraine de montrer qu’elle est du côté de la paix. En fait, Zélensky est dans un double processus de conforter ses alliés et celui d’une diplomatie plus active vers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie. Ce sommet est un moyen supplémentaire de rallier des pays à sa cause et de faire parler de l’Ukraine au niveau international" estime Alexandra Goujon maîtresse de conférence l’université de Bourgogne spécialiste de l’Ukraine.
La présence des pays du Sud est toutefois une première réussite pour ce sommet. L’Inde sera notamment présente mais aussi des états sud-américains et des pays d’Afrique où l’influence Russe grandit. "Il est important de « dé-occidentaliser» l’approche. La Russie à une perception très occidentale de cette guerre. On a besoin d’élargir les points de vue. Sur cette question territoriale et d’indépendance politique, beaucoup de pays à travers le monde ont été concerné par ce type de conflit" souligne Nicolas Bideau. Des pays qui pourraient donc apporter leur expérience ans ce domaine.
Vladimir Poutine a dit vendredi qu'il négociera avec l'Ukraine en cas de retrait des forces ukrainiennes des quatre régions qu'il revendique et lorsque Kiev aura renoncé à rejoindre l'Otan,
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