Prendre des douches froides, ne pas consommer d'alcool, s'abstenir de jeux vidéo... Venu des États-Unis, le parcours Exodus 90 destiné aux hommes propose de vivre le Carême de façon ascétique durant 90 jours. Comment comprendre ce besoin de radicalité ? Rencontre avec le Père Timothée Besson, vicaire à Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône.
En chemin vers Jérusalem. C'est la proposition que fait RCF cette année, pour accompagner ses auditeurs au long des 40 jours qui précèdent Pâques. Les célébrations de la Semaine sainte seront retransmises en direct de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.
Exodus 90 c'est le nom d'un parcours réservé aux hommes. Il a été créé aux États-Unis en 2013 par un prêtre, le Père Brian Doerr. Ce programme destiné initialement aux séminaristes se décline autour de trois axes : la prière, l’ascétisme et la fraternité. Il se décline aujourd’hui en programme payant sur une application (en anglais), avec essai gratuit de sept jours.
Exodus 90 est un programme radical, qui propose des actions concrètes comme s’abstenir de manger entre les repas, pratiquer un exercice physique intense, ne pas jouer à des jeux vidéo… "Exodus" doit son nom au Livre de l’Exode, dans l’Ancien Testament. Il se présente comme une quête de liberté à la suite du peuple d’Israël fuyant l’Égypte.
En France, plusieurs paroisses proposent à des fidèles hommes de suivre le parcours Exodus. À Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, la paroisse Sainte-Anne-des-Calades a constitué trois groupes d’hommes, trois fraternités. Le vicaire de la paroisse, le Père Timothée Besson, s’est lancé dans ce "super Carême de 90 jours". "On a une rencontre de frat toutes les semaines, un engagement à prendre une heure sainte par jour." Et des exercices ascétiques, comme "la douche froide, le jeûne deux fois par semaine, pas d’alcool, pas de sucreries, pas de boisson sucrée…" Le prêtre défend un parcours "complet", qui "prend tout l’homme en entier", décrit le prêtre.
Un Carême de 90 jours et non 40 ? 90 jours, c’est, explique-t-on, le temps estimé pour rompre avec de mauvaises habitudes et adopter un mode de vie sain. "Je ne crois pas qu’on est appelés à garder toutes les disciplines d’Exodus, parce que vraiment c’est quand même pas facile de tout caser, admet le vicaire de Sainte-Anne-des-Calades, mais en même temps on voit bien que le but est de gagner des espaces de liberté. Donc si je reprends tout comme avant ça n’aura pas servi à grand-chose !"
Mettre Jésus "à la première place" par des moyens radicaux. "Le matin quand on prend sa douche et qu’on la prend froide pour Jésus, forcément on pense à lui. Et puis quand on doit organiser son temps de journée pour mettre la prière, pour mettre le temps de sport et qu’on sait qu’on le fait pour mettre Jésus, on le sent aussi, on sent qu’il prend de la place." Le Père Besson défend un "côté incarné de la foi".
Comment comprendre ce besoin de radicalité ? "Aujourd’hui il y a une soif de vouloir sentir que Jésus est présent dans ma vie, observe le Père Besson, c’est-à-dire qu’il y a plein de chrétiens qui vivent avec Jésus, qui croient en lui, qui pensent qu’il agit dans leur vie et c’est très beau mais parfois on a besoin de sentir qu’il a une place importante", observe le prêtre. Un programme ascétique pour femmes a été créé aux États-Unis, Magnify 90 est le pendant d’Exodus 90.
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