Mesure d'envergure prise pour endiguer la propagation du coronavirus, le confinement devrait durer jusqu'au 11 mai, comme l'a annoncé Emmanuel Macron hier soir. Reste que l'une des clés de la lutte contre le Covid-19 est le dépistage. Si les autorités françaises ont mis du temps avant de s'y résoudre, elles souhaitent désormais qu'un dépistage massif soit effectué à partir du 11 mai.
Le ministre de la Santé l'a annoncé le 6 avril dernier lors de son point de situation : une 'vaste campagne de dépistage des personnes les plus vulnérables' va être lancée. La priorité sera donnée aux 'personnes âgées', aux 'personnes handicapées les plus fragiles' et aux 'professionnels qui les accompagnent'.
Ce sont en effet les personnes âgées qui paient le prix fort de cette épidémie. Romain Gizolme, directeur de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), se réjouit que les Ehpad deviennent prioritaires.
'Le 11 mai, nous serons capables de tester toutes les personnes ayant un symptôme', a déclaré le chef de l'État. Jusqu'à présent, et depuis que la France est passée au stade 3 de l'épidémie (c'était le 14 mars), le dépistage était réservé aux cas graves ou aux professionnels de santé exposés. Les autorités souhaitent désormais passer d'un 'usage rationnel' des tests, à un 'dépistage massif'.
Malgré les préconisations de l’OMS les autorités sanitaires françaises ont tardé à mettre en place des campagnes de dépistage du coronavirus. En cause, un manque d’anticipation mais aussi de moyens. Ainsi à Beauvais, le laboratoire Biolam a ouvert un 'drive-test' le 27 mars dernier. S'il a donné la priorité aux professionnels de santé, le laboratoire ne peut réaliser que 10 à 15 tests par jour, essentiellement par manque de moyens, comme en témoigne le Dr Johan Joly.
Cette échéance du 11 mai est-elle donc réaliste ? Consultés par les autorités, les spécialistes ont exprimé un avris favorable, répond le Dr François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB).
Semaine après semaine, nous renforçons nos capacités de dépistage. Dès le 11 mai, toute personne malade ou susceptible de l'être devra être testée. Tout malade sera isolé et nous pourrons ainsi casser les chaînes de transmission du virus. pic.twitter.com/GT0ULcdE1y
— Olivier Véran (@olivierveran) April 13, 2020
Il existe deux méthodes pour dépister le Covid-19. Les tests PCR se font pendant la 'période de contamination de quelques jours à une semaine pendant laquelle vous êtes porteur du virus', explique le Dr François Blanchecotte, biologiste médical. À partir d'un prélèvement naso-pharyngé réalisé à l'aide d'un petit écouvillon inséré dans le nez on peut 'détecter le matériel génétique appartenant au virus'.
Les tests sérologiques 'doivent être utilisés dans un cadre de déconfinement, pour la période où on va essayer de mesurer quel est le taux de la population qui a été en contact avec le virus et comment elle s'est défendue'. La méthode sérologique consiste en une détection des anticorps à partir d'une prise de sang.
La Sécurité sociale pourrait se prononcer en milieu de semaine sur le remboursement de tests sérologiques homologués. Pour ce qui est des tests PCR, on devrait passer de 20.000 tests réalisés aujourd'hui chaque jour à 50.000 à la fin du mois.
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