France Travail remplace Pôle emploi : le Secours catholique dénonce une logique malsaine
En partenariat avec LE SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE
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Crise sociale, chômage, inflation. L’année 2024 s’ouvre et avec elle de nombreux défis auquel notre pays s’apprête à faire face. Où en est la situation socio-économique de la France ? Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail et expert des questions sociales et syndicales fait le point sur ce contexte et sur les enjeux à venir.
De prime abord, difficile de dire que cette nouvelle année commence sous les meilleures auspices du point de vue économique. L'inflation continue, le taux de chômage est en hausse (+0,2 points au troisième trimestre 2023) et les taux bancaires sont au plus haut. Pourtant Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail veut voir le verre à moitié plein. "Ce n'est pas épouvantable. La France se tient bien en termes de chômage et même d'inflation", estime-t-il.
Ce contexte économique doit être lié avec le climat social, plus qu'incertain, notamment en raison de changements démographiques. "L’Europe va perdre 30 millions d’actifs d’ici à 2050, alors que la population totale de l’Europe va légèrement monter. On voit tout de suite l’impact que ça peut avoir sur l’emploi des seniors, sur l’immigration économique et sur le système des retraites", décrit le spécialiste des questions sociale pour qui l'équilibre des retraites ne sera plus possible.
Face à ces évolutions démographiques, la France doit se préparer, estime Bernard Vivier : "nous avons toujours besoin de poursuivre des réformes et cela suscite beaucoup d’inquiétude, pour ne pas dire de rejet. Nous avons besoin de nous adapter parce que les technologies évoluent, parce qu'elles bousculent les métiers". L'Intelligence artificielle notamment entraînera des modifications , voire fera disparaître certaines professions. Pour s'adapter, il faudra donc faire de nouvelles réformes, selon le directeur de l’Institut Supérieur du Travail.
Ce n’est pas une prophétie très agréable à annoncer, mais un jour ou l’autre nous aurons à refaire encore un tour de réforme des retraites
Ces réformes ne se feront pas sans les acteurs politiques et sociaux. Et bien qu'il y ait eu du renouveau à la tête des principaux syndicats - avec l'arrivée de Sophie Binet à la CGT et Marylise Léon à la CFDT - les "représentants des salariés ne sont pas en bonne forme", en raison d'une forme d'indifférence ou un repli corporatiste, estime Bernard Vivier.
Difficile de dire si ces organisations syndicales parviendront à trouver de nouveaux terrains d'entente, comme cela a pu être le cas avec l'intersyndicale, lors des manifestations contre la réforme des retraites. Bernard Vivier lui penche plus pour la négative, mais la question centrale à ses yeux est de savoir quelle va être la position des syndicats : "vont-ils être porté sur la négociation et un syndicalisme de proposition comme ailleurs en Europe, ou vont-ils rester un syndicalisme de grève ? La réponse est plus qu'incertaine", conclut-il.
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